En préambule d’une journée thématique sur la question du logement organisée par le PCF 13 et European Left, qui regroupe 40 partis de gauche, une dizaine de militants communistes se sont retrouvés ce samedi 3 mai place de Lenche, à Marseille (2e). Pour se mettre en jambes, ils ont d’abord écoulé quelques brins de muguet « à prix libre », dans le prolongement de la Fête du travail.
Surtout, en deux équipes, ils ont parcouru les rues du Panier, quartier symbolique de l' »airbnbisation » d’une partie de la ville. Dans leurs mains, des stickers à apposer sur les boîtes à clefs fixées aux embrasures des portes d’entrée. On peut y lire « Housing is not a privilege, it’s a right » (« Le logement n’est pas un privilège, c’est un droit »).
« La question du logement est une réalité dans la plupart des grandes villes européennes, notamment autour de la Méditerranée, pose le Pr Anthony Gonçalves, ex-candidat PCF aux européennes. Airbnb est emblématique : au moment où plus de 50 000 Marseillais sont en situation d’urgence, on voit se développer ce modèle, archétype du marché et de la jungle. »
Entre 8 000 et 10 000 locations dans le 2e arrondissement
Tandis que des grappes de touristes à pied ou en Segway les dépassent pour aller vers la Major, Anthony Gonçalves et Ibrahim Mze, responsable de la commission logement au PCF 13, sont guidés par Jean-Marie Angeli rue de la Cathédrale. Cet élu des 2e-3e remarque que les boîtes à clefs ne sont plus aussi visibles qu’avant. « Les pratiques ont évolué, les portes sont équipées de digicodes, affirme-t-il. Mais on repère toujours les Airbnb lorsqu’il n’y a pas de nom ou de boîtes aux lettres. »
Selon lui, le 2e arrondissement compte « entre 8 000 et 10 000 logements » loués sur des plateformes de location de courte durée. Même s’il salue l’action de la municipalité, il estime qu’il y a encore « de la marge ». Ibrahim Mze le constate : « À Marseille, il y a 4 500 demandes de logements sociaux par an. »