Marie-Jo Thiel, vous aviez précédemment travaillé sur les abus sexuels dans l’Église. Vous abordez en détail, dans votre dernier livre, La grâce et la pesanteur (*), la question du célibat des prêtres : dans quelle mesure peut-on lier ces deux problématiques ?

Marie-Jo Thiel, professeur émérite en théologie à Strasbourg et autrice : « Je travaille sur la question des abus, dans l’Église mais aussi dans la société au sens large, depuis plus d’un quart de siècle. Ce qui est apparu de façon très progressive, c’est le fait que tous les abus sont systémiques, même s’il y a bien sûr aussi des facteurs individuels. Contrairement à ce que pensent beaucoup de nos contemporains, il ne suffirait pas que les prêtres se marient pour régler la question des abus. Le premier lieu d’abus des enfants, c’est la famille. »

« Le mariage ne préserve pas des abus »

« Le mariage ne préserve pas des abus. Mais le célibat est imposé aux prêtres : ils doivent accepter la continence, renoncer à la vie sexuelle, à la…