Inondations, séisme, biodiversité… L’Autorité environnementale s’est penchée sur la future gare multimodale qui doit être érigée dans le quartier Grand-Arénas, en prévision de la nouvelle ligne de TGV Paca. À la demande du préfet des Alpes-Maritimes, qui doit autoriser le projet, cette entité indépendante a évalué l’étude d’impact réalisée par le maître d’ouvrage, en l’occurrence SNCF Réseau.

Ses membres, réunis le 27 mars en visioconférence, viennent de rendre leur avis sur cet aménagement d’envergure. Il « ne lui est ni favorable, ni défavorable et ne porte pas sur son opportunité », précisent-ils d’emblée. La voie de l’Autorité environnementale n’est d’ailleurs que consultative et ne peut à elle seule remettre en cause le projet. Le préfet devra néanmoins en tenir compte dans ses prescriptions au maître d’ouvrage et le rapport de l’Autorité environnementale, tout comme les réponses qui lui auront été faites, seront portés à la connaissance de la population dans le cadre de l’enquête publique.

Peut mieux faire

Le gendarme français de l’environnement semble se soucier prioritairement de « l’impact global » de ce projet de plus dans un quartier en pleine transformation. Notamment face aux risques naturels auxquels est exposée la métropole niçoise. « En particulier les inondations (débordement de cours d’eau, remontées de nappe, ruissellement), le retrait gonflement des argiles, le séisme », précise l’Autorité environnementale.

La future gare de TGV sera en effet construite dans la zone alluvionnaire du Var actuellement protégée « par un important endiguement », soulignent les rapporteurs. Or ces protections pourraient s’avérer insuffisantes à l’avenir. « L’intensité des débits de crue et la fréquence des événements pourraient augmenter de 10% d’ici la fin du siècle. En 2100, le niveau de protection apporté par les digues actuelles ne le serait donc plus pour un évènement de temps de retour de 150 ans, mais de l’ordre de 130 ans, avec des risques forts, car les hauteurs d’eau au niveau de l’opération pourraient dépasser 2 m… », notent les rapporteurs, qui préconisent dès lors « d’engager des analyses complémentaires des risques d’inondations, dans toutes leurs composantes, débordement, remontée de nappe, ruissellement, en tenant compte de la trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique ».

L’Autorité environnementale s’inquiète aussi de la résistance à un potentiel tremblement de terre des talus soutenant la voie ferrée. Là encore, elle recommande « des mesures pour garantir la tenue du remblai ferroviaire… sur la base des plus forts séismes connus historiquement ».

Enfin, cette entité indépendante s’inquiète de l’impact, temporaire cette fois, qu’aura nécessairement ce méga chantier dans sa phase d’exécution. Notamment sur la pollution atmosphérique et en termes de nuisances sonores. L’Autorité environnementale demande au maître d’ouvrage d’étudier la possibilité d’évacuer les gravats par le train pour limiter les camions et donc l’encombrement d’un réseau routier déjà bien chargé.