Après le Canada, Donald Trump est-il aussi à l’origine de la victoire des progressistes en Australie ? Le Président n’était pourtant pas la principale préoccupation des électeurs du travailliste Anthony Albanese, selon les observateurs. Néanmoins, certains estiment que la politique du président américain a pu jouer un rôle significatif dans la tendance favorable au Parti travailliste observée ces derniers mois dans les sondages et dans la victoire incontestable de samedi.

Les propositions de Peter Dutton, chef de l’opposition conservatrice, ont pu être perçues comme une version « allégée » du programme de Donald Trump – notamment avec la suppression de postes de fonctionnaires par souci d’efficacité gouvernementale -, estime Henry Maher, professeur de sciences politiques à l’université de Sydney.

« Bien sûr, il y a d’autres préoccupations – le coût de la vie, la défense, la santé et tout le reste », explique-t-il à l’AFP. « Mais si on veut comprendre pourquoi une bonne partie de l’électorat a changé (d’avis) durant la campagne électorale ces derniers mois, je pense que c’est la principale raison ».

Seulement 36% des Australiens font confiance aux Etats-Unis

Les droits de douane additionnels américains, à hauteur de 10% pour l’Australie, un allié de longue date, et les perturbations causées par la politique commerciale de Donald Trump sur les marchés financiers ont pu troubler les Australiens, ajoute M. Maher. « En des temps d’instabilité, on s’attend à ce que les gens se tournent vers les candidats sortants » qui leur procurent de la « stabilité », analyse-t-il aussi.

La confiance de la population australienne envers son principal allié, les Etats-Unis, semble s’être volatilisée depuis la prise de fonction de Donald Trump. Seuls 36% des Australiens font confiance aux Etats-Unis, soit 20 points de moins qu’en 2024, selon un sondage de Lowy Institute.

Début 2025, Peter Dutton, qui a perdu son siège de parlementaire samedi soir, avait salué en Donald Trump un « grand penseur » et quelqu’un de « malin ». Lui et son adversaire travailliste ont toutefois durci le ton et souligné qu’ils agiraient pour défendre les intérêts du pays océanien sans courber le dos.