Pour le quotidien espagnol El País, il s’agit “d’un appel à l’aide désespéré”. Une vidéo, capturée le 28 avril dernier par un drone l’agence de presse américaine Reuters et diffusée sur le compte YouTube d’El País, montre trente et un hommes détenus au centre de détention de Bluebonnet, au Texas (États-Unis), s’aligner dans la cour de leur prison pour former un SOS avec leur corps. Sur ces images, plusieurs d’entre eux sont aperçus portant des combinaisons rouges, symbole des “prisonniers à haut risque”, explique la version hispanophone de la CNN.
Mais alors qui sont-ils ? Selon EL País, il s’agirait de migrants vénézuéliens qui auraient reçu dix jours plus tôt des avis d’expulsion de la part des services d’immigration. Ces derniers les accusent “d’être affiliés au gang violent vénézuélien Tren de Aragua”, sans pour autant “fournir de preuves” précise la CNN.
Le média américain rapporte que, le 18 avril dernier, la plupart de ces hommes ont été mis dans des bus en direction de l’aéroport. Ils ont finalement été sauvés in extremis par la Cour Suprême qui a temporairement bloqué leur expulsion. Mais depuis ils sont retenus au centre de détention de Bluebonnet, un établissement “controversé sur le plan juridique et des droits de l’homme, qui accueille en moyenne plus de 800 détenus par jour”, note El País. C’est d’ailleurs suite au refus du centre d’ouvrir ses portes aux journalistes de Reuters que l’agence de presse a décidé de survoler l’établissement en drone.
Pour El País, le sort de ces détenus “reste donc encore incertain”. Tous nient appartenir au gang de Tren de Aragua. Mais si la Cour suprême lève subitement l’embargo, “ils pourraient être envoyés au CECOT (centre de confinement du terrorisme) la tristement célèbre prison à sécurité maximale du Salvador où l’administration Trump a déjà envoyé au moins 137 Vénézuéliens”, précise la CNN. Selon le média américain, certains ont “confié avoir peur pour leur vie”.