Ce lundi matin, devant leur professeure Delphine Borg, Dimitri Jacquemin et Juliette Breysse, tous deux âgés de 23 ans, présentent la maquette d’une maison mitoyenne en mauvais état, construite à Calas, sur la commune de Cabriès, dans les années 1970. Ces étudiants en master 2 à École nationale supérieure d’architecture de Marseille (Ensa), qui souhaitent se spécialiser dans la réhabilitation du bâti existant, ont tenté d’allier « question climatique » et « confort », tout en prenant en compte l’environnement.
Pour cela, ils ont choisi des matériaux biosourcés, comme la laine de chanvre pour l’isolation des toitures, la terre cuite pour le sol. Pour mieux ventiler, ils ont intégré des moucharabiehs, ces ouvertures percées dans les murs, symboles de l’architecture orientale. « Ce qui est intéressant, c’est de voir comment l’utilisation d’un matériau peut évoluer en fonction du climat », glisse Dimitri Jacquemin. « Ça favorise la recherche, on sort de notre zone de confort et on a plein de manières de faire de l’architecture », poursuit sa camarade.
« La cause climatique a innervé l’enseignement »
Depuis les années 2010, la question du changement climatique s’est progressivement imposée dans les cours magistraux et les travaux dirigés effectués en petits groupes. « Cela irrigue tous les enseignements dès la licence », explique Christel Marchiaro, architecte et présidente du conseil pédagogique et scientifique de l’Ensa. « La cause climatique a innervé l’ensemble de l’enseignement », complète Gilles Sensini, architecte et professeur depuis 2005. Il y a « urgence » à former les futurs architectes pour qu’ils puissent être « armés » face aux futures crises climatiques.