Il était la grande attraction du Tour de Romandie. Depuis mardi, tout le monde ou presque n’en avait que pour Remco Evenepoel. “On avait par moments 4000 personnes connectées sur le site internet de la course, on n’avait jamais eu ça avant. C’est en grande partie grâce à sa présence”, apprécie Richard Chassot qui organisait l’épreuve pour la 19e fois. Sur chaque étape, personne ne voulait en rater une miette. “Moi, quand je suis au travail, on ne m’attend pas comme ça”, plaisantait mardi dernier un spectateur alors que le double Champion olympique allait quitter le parking des équipes pour rejoindre la rampe de lancement du prologue du Tour de Romandie.
Depuis, il enchaînait autographes et selfies sans jamais montrer un signe de lassitude. Sur le plan sportif, il a fait peur à ses adversaires sur les premières étapes, mais il n’avait pas réussi à remporter la moindre étape. Alors ce dimanche, sur le chrono final de Genève, le Champion du Monde de la spécialité a mis les points sur les i, en rappelant qu’il était quasiment injouable dans cet exercice (voir classement). “Bien sûr, ça rassure de gagner. Il y avait quelques questions quand même avant ce chrono. Je n’ai ressenti aucune gêne à l’épaule. J’ai fait un très beau contre-la-montre. Entre les virages, les lignes droites et la montée, tout était bon, je pense”, apprécie-t-il en conférence de presse.
« JE SUIS JUSTE HONNÊTE »
Le Belge, 5e du général final, sort “content” de ce Tour de Romandie. “C’était une bonne semaine. J’avais bien commencé sur le prologue. J’aurais dû oser plus sur l’étape où Jay Vine a attaqué dans le dernier kilomètre. J’étais un peu déçu de moi-même car j’aurais dû attaquer avant lui ou au moins essayer de le suivre”. Sur l’étape de montagne, il n’a pu accompagner les meilleurs et s’est transformé en équipier de luxe pour Junior Lecerf. “Je voulais lui donner un peu de moral en l’aidant, et à titre personnel c’était pour garder un objectif de course”. Et la victoire sur le contre-la-montre de Genève lui permet de quitter la Romandie, avec deux heures de retard puisqu’il a dû changer d’avion, mais surtout sur une très belle note.
Remco Evenepoel, qui a repris sa saison sur une victoire à la Flèche Brabançonne (lire ici) avant d’être en difficulté à Liège-Bastogne-Liège, estime être aujourd’hui dans la même forme que l’an dernier au Dauphiné. “Quand on voit les dates du Tour de France, je pense que j’ai encore beaucoup de temps. Je ne suis pas stressé par le timing”. Ni par tout ce qui l’entoure, alors que la presse flamande ne manque aucun de ses faits et gestes. “Je suis habitué à tout ça. Ça a débuté à l’époque où j’ai été double Champion du Monde Juniors. Maintenant, j’ai 25 ans donc je suis devenu un peu plus mature. J’ai plus d’expérience avec la presse. Je pense qu’en général, je n’ai pas trop de problèmes. Je suis juste honnête. A mes yeux, c’est la bonne manière de faire. Aux yeux des autres, pas toujours… Je vais toujours dire ce que je pense sans être arrogant”. Puis il a quitté la salle de presse située à l’université de Genève. Quelques minutes plus tôt, les deux seuls fans qui l’attendaient à cet endroit avaient été éloignés par un bénévole de l’organisation. Avec un Romandie réussi et un avion décalé, Remco Evenepoel n’aurait certainement pas refusé de s’arrêter.