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Rédaction Normandie

Publié le

4 mai 2025 à 15h06

Ce projet du lycée Galilée a été mené en partenariat avec la mairie de Franqueville-Saint-Pierre. Rencontre avec Margot Tramontana, du Marilù Collectif, qui a mis en scène, Vous n’aurez pas mes larmes, une pièce qui parle de harcèlement scolaire.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le Marilù Collectif ?

Nous sommes un collectif de jeunes artistes. Dans notre démarche, nous rencontrons des personnes de différents milieux sociaux et culturels. Nous travaillons à partir de témoignages avec des comédiens professionnels et non-professionnels sur des sujets de société. En 2022, par exemple, nous avons créé Ces gens-là, une pièce sur les mères isolées.

Expliquez-nous la genèse du projet concernant le harcèlement.

Cela a commencé en 2022, à Dieppe, avec une demande de la Mission locale qui voulait aider des jeunes harcelés à se réinsérer. Elle a fait appel à notre compagnie. J’ai adhéré tout de suite au projet, ayant été moi-même harcelée au collège et en université.

En deux ou trois mois, on a monté la pièce avec des jeunes victimes de harcèlement. Un autre jeune est intervenu, cette fois-ci en position de harceleur, car il est important d’avoir les deux visions du harcèlement pour comprendre.

Une pièce jouée dans les lycées avec la participation de lycéens.
Une pièce jouée dans les lycées avec la participation d’élèves. ©Sergyi MolchenkoVidéos : en ce moment sur Actu

Comment avez-vous construit votre pièce ?

Nous l’avons construite suivant une approche de la justice Canadienne, appelée justice restaurative. Après un procès, il s’agit de faire dialoguer entre elles les deux parties concernées pour se réparer. Nous avons joué notre pièce à l’Assemblée nationale en 2023.

Après cela, on a pensé qu’on devait continuer. Nous avons fait un casting de comédiens professionnels qui avaient vécu le harcèlement et nous avons joué la pièce, appelée dans un premier temps, J’avais 13 ans, en janvier dernier, à la Scène Nationale de Dieppe (DSN). Notre idée c’est que la pièce soit jouée dans les collèges, les lycées et les théâtres. Les établissements scolaires peuvent bénéficier du financement dans le cadre du Pass Culture et du CRED 76 pour les collèges (Contrat de Réussite Éducative.)

Comment intervenez-vous dans les lycées ?

Nous venons en résidence dans les établissements. Au lycée Galilée, ce sera les 28 et 29 avril. Nous sommes donc des comédiens professionnels et nous prenons avec nous huit volontaires parmi les lycéens. À Galilée, ces huit jeunes se sont inscrits dans le programme Phare, programme de lutte contre le harcèlement dans les écoles, collèges et lycées. Ils sont chargés de faire de la prévention auprès de leurs camarades. Nous allons répéter pendant deux jours avec eux, et leur proposer des ateliers pour reconnaître des situations de harcèlement.

Sur scène, les comédiens sont masqués. Pourquoi ?

Ils sont masqués dans la première partie du spectacle pour cacher leur mal-être. Ils jouent au pendu. Ce jeu est symbolique, car malheureusement le harcèlement peut avoir comme issue le suicide. Ils cherchent le mot harcèlement et ne le trouvent pas. On met en évidence la difficulté de dire qu’on est harcelé parce qu’on a honte ou on a peur. En deuxième partie, on retire le masque pour libérer la parole. À la fin de la représentation, le 6 mai à la salle Bourvil, devant les lycéens, il y aura un temps d’échanges avec les jeunes. Certains ont envie de parler, car ils ont assisté à une pièce avec de véritables témoignages.

Vous n’aurez-pas mes larmes, pièce du Marilù Collectif. Mise en scène Margot Tramontana, en collaboration avec Carla Azoulay-Zerah. Dramaturgie et écriture : Carla Azoulay-Zerah et Margot Tramontana, à partir des témoignages des acteurs et des actrices. Pour tous renseignements  [email protected] / Site internet marilucollectif.frSuivez l’actualité du Havre sur notre chaîne WhatsApp et sur notre compte TikTok

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