« J’essaie d’agir à mon échelle pour faire avancer les choses », pointe Amélia Louiba, avec une dose mesurée de fierté. La Marseillaise de 23 ans, qui s’est envolée ce dimanche pour le Canada, sera la benjamine de la délégation française au Youth 7. À Ottawa, à partir de ce lundi, elle compte faire entendre sa voix au G7 des moins de 30 ans. L’étudiante, en dernière année d’école de commerce à Montpellier et en alternance chez Thalès à La Ciotat, a toujours fait de l’engagement son moteur.
Née dans le 14ème arrondissement de Marseille, cette jeune femme de caractère est passée par le collège Henri Wallon, classé en réseau d’éducation prioritaire +. « J’y ai bénéficié d’enseignants engagés, qui m’ont donné l’ambition d’aller plus loin. Ils ont joué un rôle déterminant dans mon parcours. Grâce à eux, je considère que l’éducation est un levier d’émancipation. » Un thème qu’elle a défendu lors d’une conférence TedX, en mai 2023, sur l’égalité des chances durant laquelle elle a pu faire part de son cheminement. « Lors de cet événement, j’ai compris que ma voix pouvait porter, compter », se remémore-t-elle.
« Je suis consciente de la chance que j’ai »
Un désir d’agir très ancré qui l’a poussé à postuler pour rejoindre la 15ème délégation de jeunes représentant la France au Y7. Spécialisée dans l’analyse de marché sur les activités de cybersécurité au cours de son alternance, Amélia Louiba représentera les positions de la jeunesse française, pendant cinq jours, sur les sujets d’intelligence artificielle et de technologie digitale.
Son intervention se traduira par des prises de parole et des négociations avec les délégations étrangères sur ces deux thématiques afin d’arriver à un consensus présenté aux dirigeants du G7. « C’est un vrai honneur, je suis consciente de la chance que j’ai ».
Une opportunité qui a tout de même nécessité un temps de préparation certain. « Nous avons suivi plusieurs séminaires pour nous former aux enjeux géopolitiques. Je me suis aussi préparée personnellement en échangeant avec des experts de l’intelligence artificielle, en lisant de nombreux rapports et en consultants des sondages », précise-t-elle.
In fine, Amélia Louiba a choisi de défendre trois axes au cours de ce sommet : lutter contre la désinformation via la création d’une autorité mondiale indépendante de fact-checking ; soutenir le développement de modèles alternatifs de réseaux sociaux, ainsi qu’une gouvernance pluraliste du numérique ; et établir une nomenclature internationale des compétences numériques, ainsi qu’un soutien fort pour la formation continue.
« J’attends que notre parole se transforme en impact »
Des priorités qu’elle a d’ores et déjà pu défendre à l’occasion de cinq négociations virtuelles qui se tiennent depuis février avec ses homologues étrangers. « Le but de ce sommet au Canada est de formuler un communiqué final ensemble contenant 9 recommandations. J’espère que ce ne seront pas seulement des propositions mais qu’elles seront réellement discutées lors du G7. J’attends de ce sommet que notre parole se transforme en impact », abonde-t-elle, impatiente.
Un véritable défi à relever pour lequel Amélia Louiba s’est également grandement préparé pour la prise de parole en public, particulièrement en anglais. « Je suis stressée. C’est quand même un sommet international. Je vais essayer d’associer stress, envie et honneur ». Une fierté pour elle de représenter la voix de la jeunesse mais aussi celle de Marseille. « Cette ville de contraste, de métissage, d’espoir et de lutte m’a forgé la sens de la résilience et de la solidarité. J’aimerai porter cette énergie au sein du Y7. »