Donald Trump, qui s’efforce de repousser les limites du pouvoir présidentiel depuis son retour à la Maison Blanche, a affirmé ne pas savoir s’il devait respecter la Constitution, la norme juridique suprême des Etats-Unis.
« Je ne sais pas », a répondu le président américain, interrogé dimanche par NBC pour savoir s’il pensait devoir respecter la Constitution, qui garantit une procédure judiciaire équitable pour toutes les personnes se trouvant sur le territoire américain. « J’ai de brillants avocats qui travaillent pour moi, et ils vont évidemment suivre ce que la Cour suprême a dit », a-t-il toutefois ajouté.
Une loi de 1798 utilisée à nouveau
Depuis le début de son second mandat, en janvier, Donald Trump a exercé le pouvoir exécutif comme aucun autre président dans l’histoire moderne, signant plus de 140 décrets pour réduire drastiquement l’immigration illégale, batailler contre les programmes de diversité ou d’inclusion haïs par les conservateurs et démanteler la bureaucratie fédérale.
Mais même l’autorité du président a ses limites et plusieurs de ses décisions ont été bloquées par des juges, ce qui suscite régulièrement la fureur du républicain. Des tribunaux et cours d’appel fédéraux ainsi que la Cour suprême ont notamment bloqué provisoirement le recours à une loi de 1798 sur « les ennemis étrangers », jusqu’alors utilisée exclusivement en temps de guerre, et exhumée par l’administration Trump pour pouvoir arrêter des immigrés accusés d’appartenir à des gangs et les expulser manu militari vers le Salvador sans autre forme de procès.
Les Américains peuvent critiquer Trump, même si…
La conception très personnelle du pouvoir dont fait preuve le républicain inquiète une partie des Américains, qui craignent une dérive autoritaire. « Etes-vous en train de mener le pays sur la voie de l’autoritarisme ? », lui a demandé dimanche la journaliste de NBC. « Pourquoi ne posez-vous pas la question différemment ? Beaucoup de gens veulent venir dans notre pays. Beaucoup de gens aiment Trump. J’ai gagné les élections », a asséné l’intéressé.
Il a également affirmé que les Américains avaient « absolument » le droit de le critiquer sans craindre de représailles, avant de qualifier certains de ses détracteurs de « personnes malveillantes ».
Pas dans l’idée d’un troisième mandat
Le président a également semblé rejeter dans son interview l’hypothèse, que la Constitution interdit, d’un troisième mandat : « Ce n’est pas ce que je cherche à faire », a-t-il déclaré. Il avait pourtant multiplié depuis son retour à la Maison Blanche les allusions à cette éventualité, affirmant qu’il existait « des méthodes » pour le faire, et allant jusqu’à proposer des vêtements portant l’inscription « Trump 2028 » – l’année de la prochaine élection présidentielle américaine – sur sa boutique en ligne.
« Je souhaite passer quatre très bonnes années et laisser la place à quelqu’un d’autre, idéalement un grand républicain », a-t-il assuré. Le président a cité son vice-président JD Vance et son secrétaire d’Etat Marco Rubio comme potentiels successeurs. Mais il est encore « beaucoup trop tôt pour le dire », a-t-il aussi estimé.