David Gaudu s’est rassuré sur le Tour de Romandie. Privé de compétition depuis la première étape de Tirreno-Adriatico, après avoir enchaîné les chutes (lire ici), le leader de la Groupama-FDJ n’a pas encore retrouvé le haut des classements, mais il a pu reprendre du plaisir en Suisse. Classé 30e du classement général, il sait qu’il n’arrivera pas la semaine prochaine, en Albanie, d’où partira le Tour d’Italie, au meilleur de sa forme. Ce qui ne l’empêche pas d’être “heureux” d’avoir retrouvé la compétition, comme il l’a expliqué à DirectVelo, après le chrono final du Tour de Romandie.
DirectVelo : Quel bilan tires-tu de ce Tour de Romandie ?
David Gaudu : Au début, les sensations n’étaient pas bonnes. C’était assez compliqué. J’étais à chaque fois, je pense, à deux doigts de péter lors des trois premières journées, mais je me suis accroché. Sur l’étape de montagne, j’ai retrouvé du plaisir, à juste monter des cols et ne pas être en difficulté dans toutes les ascensions. Ce n’était pas gagné d’avance. J’ai senti que j’étais quand même en progression tous les jours. Je n’ai pas fait le chrono final à fond. On est déjà dans l’optique de récupérer pour le Giro. J’ai essayé de m’appliquer sur la position, de faire une montée correcte et de finir un peu plus tranquille.
Comment as-tu vécu, samedi, la montée finale vers Thyon 2000 ?
C’était une heure d’effort. Pour l’instant, je n’arrive pas à encaisser les gros à-coups. Dès qu’il y a des petits coups d’accélérateur, c’est là que c’est le plus dur pour moi, parce que c’est quelque chose que je n’ai pas forcément le temps de travailler, mais ça devrait venir au fur et à mesure du Tour d’Italie. Maintenant, les dés sont jetés. Le Giro est spécial cette année. J’ai la chance de pouvoir avoir une journée de repos au bout de trois jours, et au début, il n’y a qu’une seule étape de montagne et une autre assez technique sur les chemins, à Sienne. La première semaine, il faudra limiter au maximum la casse et être présent à partir de la deuxième.
« IL FAUT AVANCER »
Le Tour de Romandie était aussi l’occasion de prendre des repères avec plusieurs coéquipiers qui seront aussi au Giro…
On en avait déjà pris l’an passé sur la Vuelta avec Rémy (Rochas) et Lorenzo (Germani). Cette semaine, on a pu travailler avec Enzo (Paleni), qui est passe-partout, et avec Clément (Davy), qui sera là pour les étapes de plat. De toute façon, on va travailler en équipe. Même si ça ne marche pas pour le général, l’équipe est aussi axée pour aller chercher des victoires d’étape. C’était déjà le cas sur la Vuelta l’an passé, où je venais pour le général mais tout le monde était dans le flou. Il faut repartir avec la même envie.
As-tu retrouvé le moral ?
Je suis heureux. J’ai pu remettre un dossard, finir une épreuve WorldTour sans chuter et aussi prendre du plaisir sur une étape de montagne. Il y a quatre semaines, j’étais sur l’home-trainer. Il y a sept semaines, on m’endormait sur un lit avant de m’opérer de la main. On n’a pas le métier le plus facile au monde. Tout n’est pas tout le temps tout beau, tout rose. J’ai été au top au mois de février puis, j’ai été vraiment très, très bas. On a une bonne équipe, une bonne ambiance. Le vélo, c’est comme la vie, comme le travail, il faut avancer.