Le pilier de l’UBB savoure cette première finale historique en Champions Cup. Mais il avance aussi que son équipe doit retenir les leçons du passé et la déroute en finale du Top 14, l’an dernier.

Arnaud Coudry envoyé spécial à Bordeaux

Une première finale historique

Jefferson Poirot : «On a une finale qui arrive et je crois qu’on a eu une expérience négative l’an dernier, dans notre première finale de l’histoire du club. Donc on reste quand même assez mesurés. Mais quel plaisir et quel combat, parce que c’est quand même le champion d’Europe sortant. Ça a été un match difficile, heurté. C’est bien de remporter ce type de match.»

Qu’est-ce qui a fait la différence ?

«On a joué les coups, on ne s’est pas reniés non plus dans notre rugby, on a bien défendu quand il fallait bien défendre. Je pense qu’on a été surtout constant tout au long du match, ce qui nous est peu arrivé cette saison. On a eu souvent des matchs avec des trous d’air, comme contre l’Ulster en huitième set le Munster en quarts. On a des énormes trous d’air où on les laisse revenir. On a eu beaucoup ces phases où on avait dix minutes où l’adversaire revenait, là on aurait pu l’avoir sur l’infériorité numérique. Mais on n’a pas craqué et on a réussi à, dans un temps faible, limiter la casse.»

Les avants ont remis les pendules à l’heure

«Quand on joue Jack Willis, Julien Marchand, Emmanuel Meafou, François Cros… Je pense que je peux citer presque tout leur pack. Quand on joue une équipe comme ça, si on n’est pas prêt sur le combat au sol, c’est très compliqué. C’est vrai qu’on s’était donné rendez-vous là-dessus et ça nous a plutôt bien réussis parce que c’est justement la vitesse de nos rucks qui nous a aidés à pouvoir jouer les coups à fond. (Une petite revanche ?) Non, on préfère laisser le soin aux journalistes de dire qu’on est mauvais devant, comme ça les adversaires ne se méfieront pas de nous. J’ai entendu une phrase qui dit qu’on n’est pas bon dans les rendez-vous qui comptent. Et là, aujourd’hui, c’est un rendez-vous qui compte. Donc, c’est vrai que c’était important pour nous de valider ce match.»

Les leçons retenues du passé

«On a appris qu’il faut être constant tout le match. Que face à une équipe comme le Stade Toulousain, si tu as un trou d’air de 10-20 minutes, tu peux en prendre 30… Les leçons que l’on a tirées des matchs passés, c’est cette constance. Que ce soit l’équipe qui a commencé, comme les entrants, il y a un match qui est régulier, qui monte en intensité, en puissance, avec une gestion d’un temps faible de 10 minutes où on est plutôt bien. Donc, c’est vrai que ça, c’est une satisfaction quand même sur ce match.

Ne pas s’enflammer après une demi-finale

«On a eu une expérience dans le même stade où on était très heureux d’avoir gagné en demi contre le Stade Français l’an dernier. Sept jours après, on a marqué l’histoire, mais dans le mauvais sens, avec la plus lourde défaite de l’histoire en finale de Top 14. Donc, aujourd’hui, on ne va pas s’enflammer surtout. On va bien se régénérer aussi, parce qu’encore une fois, c’était un match très dur. On rebascule aussi sur le Top 14, où on est à la lutte avec Toulon, qui est très costaud. Et on sait qu’éviter une place en barrage, c’est très important. Il y a plein de petits objectifs dans notre saison qui font qu’on doit revenir rapidement à la réalité.»