Florian Philippot (au centre, le poing levé), a invité ses partisans sur la scène pour chanter la Marseillaise. Photo T.T.-C.

L’ancien n°2 du Front National et soutien de Marine Le Pen a réuni près de 300 partisans samedi à Villeurbanne lors d’un meeting très offensif contre l’Europe, les élites et le système.

Marseillaise chantée poing levé, cris de « Liberté ! » dans la salle : Florian Philippot a retrouvé ses fidèles ce samedi 4 mai à Villeurbanne lors d’un meeting. Devant environ 300 militants rassemblés par son mouvement Les Patriotes, celui qui fut longtemps le numéro deux du Front national a déroulé, micro en main, son programme de rupture radicale avec l’ordre actuel : Frexit, sortie de l’OTAN, fin des ZFE, défense des « peuples libres » contre les « tyrans » bruxellois.

« Les européistes finissent par montrer leur vrai visage : ce sont de petits tyrans »

Florian Philippot, président du mouvement Les Patriotes

« L’Union européenne ne doit plus exister. Ce qui doit exister, ce sont les nations souveraines, les peuples libres ! », a-t-il martelé. Pour lui, l’exemple vient de l’étranger : du Royaume-Uni, où « un vrai Brexit pourrait enfin avoir lieu après les récentes élections », de l’Allemagne avec la montée de l’AfD, ou de la Roumanie, où l’élection présidentielle a été annulée en décembre face à la percée de Gheorghe Georgescu, « qui veut sortir de l’UE, de l’OMS et de l’OTAN ». Et de prévenir : « Il va se passer la même chose ici. Les européistes sont débordés par les peuples et finissent par montrer leur vrai visage : ce sont de petits tyrans. »

Trump ? « Extrêmement cohérent », juge Philippot. Kennedy Jr ? « Remarquable. » Macron, en revanche, en prend pour son grade : « Il est toujours humilié par Trump, il n’avait rien à faire à Rome pour la cérémonie de fin de vie du pape. » Même sévérité pour François Bayrou, qualifié de « nouveau Biden », et Ursula von der Leyen, symbole d’un système « pourri, corrompu », qu’il appelle à « détruire intégralement ». « Je ne suis pas là pour chercher des compromis, parce que ce sont toujours des compromissions », a-t-il lancé à la tribune. À ses yeux, seule une rupture totale avec les institutions actuelles permettrait de « redonner le pouvoir au peuple ».

Son discours s’est aussi attaqué aux ZFE (« des mesures absurdes qui n’ont rien d’écologistes »), à l’école (« apprendre à lire, écrire, compter — pas l’éducation sexuelle ») et aux médias.

Les affiches du parti affichées au Centre Culturel et de la Vie Associative de Villeurbanne pour l’occasion. Photo T.T.-C.Le Pen a (plutôt) échappé aux critiques

Contrairement à la quasi-totalité de la classe politique, Marine Le Pen a été épargnée par son ancien ami politique, malgré une remarque sur sa récente condamnation — « elle espérait la clémence de la justice, comme quoi ça ne sert à rien de se compromettre avec ce système. » Philippot se positionne plus que jamais comme un candidat anti-système. « Il faut se débarrasser de ce système et ça commence par voter les motions de censure. »

Cap sur les municipales de 2026, mais pas de candidat « Les Patriotes » pour la mairie de Lyon

Interrogé par Lyon Capitale, le président des Patriotes justifie sa venue : « Je fais un tour de France et je n’étais pas venu depuis longtemps. C’est une première à Villeurbanne, ça crée de l’émulation. » Pas de candidat annoncé pour la mairie de Lyon en 2026, mais son mouvement vise les petites communes du Rhône : « On veut jouer l’implantation locale. » Pour le moment, Les Patriotes ne connaissent pas encore les communes où ils présenteront des candidats. Florian Philippot pourrait briguer un nouveau mandat de député dans le Grand Est, à Forbach. Mais le chemin s’annonce sinueux, puisqu’il n’avait récolté que 4,62% des suffrages lors des élections législatives de 2022. Lors des élections européennes de 2024, Les Patriotes ont fait pire : 1% des suffrages, avec leur mouvement L’Europe ça suffit.