La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rennes a ordonné le maintien en détention d’une jeune femme de Niort interpellée dans une voiture chargée de 31 kg de cannabis en juin 2024.
Elle est incarcérée depuis le 2 août 2024 dans une affaire d’importation de stupéfiants : elle avait été arrêtée aux côtés de deux hommes dans la région de Nantes (Loire-Atlantique) alors que tous étaient à bord d’une voiture contenant 27 kg d’herbe et 4 kg de résine de cannabis. Les perquisitions avaient permis de mettre la main sur près de 43.000 € en « coupures » dans un appartement servant de lieu de stockage à Nantes, de même que 13 kg de cannabis et 1,5 kg de cocaïne.
Un livre de comptes dans un livre Barbie
Dans l’appartement de cette jeune femme de 24 ans à Niort, un « livre de comptes dissimulé dans un livre Barbie » avait été découvert, de même que des « sachets ayant conditionné des stupéfiants » et un « couteau avec des résidus » de drogue. Chez un autre protagoniste du dossier, 12,5 g de cocaïne seront retrouvés, ainsi que du matériel d’espionnage et des munitions de chasse.
Les auditions des différents protagonistes de ce dossier ont toutefois été « lisses », avait déploré le magistrat de la chambre de l’instruction lors de l’audience le jeudi 17 avril 2025. Un seul homme s’est en effet exprimé : il a expliqué avoir été « recruté par deux hommes » à compter d’août 2023 du fait de « sa situation économique compliquée ». Son appartement était par la suite devenu « un site à libre disposition où l’on rentre et l’on sort avec un jeu de clés » pour gérer le trafic.
« Fatalement en dette avec le réseau »
La jeune femme de 24 ans – qui n’a aucun antécédent judiciaire – a pour sa part seulement reconnu ce qui lui était opposé et avait gardé le silence quant aux autres questions des enquêteurs. Elle avait seulement indiqué qu’elle avait peur et qu’elle ne s’était « pas rendue compte de l’ampleur du trafic »…
Cette jeune femme « sans emploi depuis janvier 2024 », incarcérée donc depuis vingt mois à la maison d’arrêt de Nantes, avait dans ces conditions demandé à être remise en liberté chez une amie dans la Vienne. Elle bénéficiait d’une « promesse d’embauche », selon elle, en tant que serveuse.
« J’ai travaillé pendant six ans, j’ai plus eu l’habitude d’aller au travail que de faire un trajet qui me porte grandement préjudice », a-t-elle aussi fait valoir à propos de son convoi de stupéfiants depuis l’Espagne.
Mais « elle a fait le choix de participer à ce trafic et ce choix induit des conséquences », avait recadré l’avocat général à l’audience pour qu’elle soit maintenue en détention. Il craignait aussi qu’une remise en liberté « prématurée » fasse revenir vers elle les propriétaires de la marchandise saisie, puisqu’elle est « fatalement en dette avec le réseau ». La jeune femme a finalement été maintenue en détention vendredi 18 avril 2025.