Dévoilé en grande pompes à l’automne 2016 lors du salon automobile de Los Angeles, l’Alfa Romeo Stelvio (4,69 m) permettait à l’époque à la marque milanaise de mettre enfin un pied sur le segment très prisé des SUV. Et par la même occasion de combler son retard en la matière vis-à-vis des autres marques premium. Depuis le Stelvio, la marque au trèfle n’a eu de cesse de descendre en gamme avec ses véhicules de loisirs avec le Tonale (4,52 m) en 2022 puis par le biais du Junior (4,17 m) né sous le nom de Milano en 2024.
En 2002, au salon de Genève, Alfa Romeo présentait le prototype Kamal. Dans les faits le tout premier SUV de série de la marque au trèfle sera le Stelvio en 2016… © Alfa Romeo
Pourtant Alfa Romeo s’y était pris bien assez tôt en dévoilant dès 2002 au salon de Genève le concept-car Alfa Romeo Kamal, une proposition fort convaincante devançant même de deux ans l’arrivée du BMW X3. Aussi pour marquer les esprits, la toute première apparition publique dans la cité des anges fut celle d’un Alfa Romeo Stelvio Quadrifoglio rutilant animé par un moteur V6 2.9 litres biturbo d’ascendance Ferrari et fort de 510 ch.
Plus de 1 000 ch pour le Stelvio électrique ?En Europe, la seconde génération de l’Alfa Romeo Stelvio inaugurera la plateforme technique STLA Large du groupe Stellantis.© Stellantis
Cette année, la seconde mouture de l’Alfa Romeo Stelvio changera de braquet. Initialement annoncé comme un modèle 100% électrique, le Stelvio 2, comme bon nombre de ses rivaux par ailleurs, a dû revoir ses plans et miser aussi sur des motorisations thermiques plus ou hybridées. Une adaptation qui ne remet pas tout en cause pour autant puisqu’étrennant en Europe la plateforme technique STLA Large, il bénéficie de facto d’un châssis multi énergie.
Pour mémoire Stellantis a dévoilé dès la fin janvier 2024 cette base à destination de ses grands véhicules. Avec à l’époque pour discours, l’idée de l’électrique natif, une autonomie de 800 km avec une seule charge et la possibilité selon le niveau de gamme du véhicule de proposer la technologie 400 V ou bien celle 800 V nettement plus rapide au moment de faire le plein.
Le Jeep Grand Wagoneer S a étrenné dans le groupe Stellantis la plateforme technique STLA Large.© Jeep
Une matrice taillée pour des véhicules mesurant entre 4,76 m et 5,13 m de long, le nouveau Stelvio étant situé dans la fourchette basse, les véhicules les plus imposants seront ceux des marques américaines du groupe. Tandis que sous le capot deux propositions de machines électriques seront à l’ordre du jour : la première forte de 496 ch et la seconde disposant de 670 ch. Deux variantes étrennées par la marque Dodge et la Jeep Grand Wagonner S.
Reste une inconnue, à savoir la version de l’Alfa Romeo Stelvio forte de 1 000 ch promise par Jean-Philippe Imparato au printemps 2024 dans le but de rivaliser avec la Tesla Model X Plaid. Sera-t-elle toujours au programme ? En tout cas ce n’est pas elle qui ouvrira le bal pour le nouveau Stelvio.
Un moteur Plug-in de Peugeot 3008 pour le Stelvio thermiqueLe Peugeot 3008 recevra prochainement le renfort d’une motorisation hybride rechargeable cumulant 195 ch. Ce moteur connu en interne sous le code EP6 Gen3 fera office d’entrée de gamme pour l’Alfa Romeo Stelvio thermique.© Peugeot
Au vu de l’évolution du marché automobile dont l’électrification n’est pas aussi rapide qu’escomptée par les pouvoirs publics, une voire plusieurs motorisations thermiques seront indispensables pour que la carrière commerciale du SUV familial réponde aux objectifs de rentabilité. Bien évidemment il est hors de question pour le nouveau Stelvio d’hériter du moteur à trois cylindres essence 1.2 ex-Puretech hybride léger récemment passé de 136 à 145 ch. Il ne serait pas à même d’animer décemment le Stelvio. Reste en piste le bloc à quatre cylindres 1.6 doté de la technologie hybride rechargeable cumulant une puissance de 195 ch, qui se nomme EP6 Gen3 dans le jargon interne lequel pourrait faire office d’entrée de gamme décente. imagComme pour son petit frère Junior, l’Alfa Romeo Stelvio bénéficiera de deux types de calandres afin de distinguer les versions thermiques des électriques.© Didier RicUne piste rendue crédible par le fait que ce moteur plug-in 195 ch sera à la fois produit en Europe dans l’usine hongroise de Szentgotthárd ainsi sur le site industriel de Dundee dans l’état du Michigan. Le nouveau Stelvio comme son prédécesseur fera carrière des deux côtés de l’Atlantique.
Tandis qu’au dessus, l’italien ferait alors un emprunt américain capitalisant sur un moteur toujours à quatre cylindres mais cubant 2 litres à savoir le bloc GME hybride rechargeable qui officie déjà sous le capot du Jeep Grand Cherokee cumulant une puissance de 380 ch parfaitement adaptée au Stelvio. Dans le détail, cette mécanique dispose de 272 ch en thermique et de 145 ch en électrique.
Style : des pièces empruntées à DS pour le StelvioLe capot dit autoclave de la DS Numéro 8 et ses poignées de portes affleurantes motorisées seront reprises par l’Alfa Romeo Stelvio.© DS
Pour mémoire, l’actuel Alfa Romeo Stelvio (type 949) lancé en mars 2017 puis restylé à deux reprises, en novembre 2019 puis, en avril 2023 fut décliné en versions essence de 200, 280 et 510 ch ainsi qu’en diesel de 160, 190 et 210 ch.
Question style, les prototypes récemment débusqués par nos chasseurs de scoops nous ont permis de réaliser ces illustrations avec précision. Tandis que des sources proches du dossier nous ont permis de finaliser certains détails. A l’image du capot moteur de type autoclave c’est-à-dire coiffant les ailes avant en permettant un ajustage soigné entre les différentes pièces de carrosserie sera de la partie.
Un agencement valorisant déjà présent sur la DS N°8 et que reprendra prochainement le SUV DS N°7. Autre emprunt à la marque premium tricolore, les poignées de portes affleurantes au motif typique soignant cette fois l’aérodynamisme. Le museau du nouveau Stelvio bénéficiera d’un éclairage sur deux étages selon une thématique inauguré par l’Alfa Romeo Junior.
Les versions thermiques de l’Alfa Romeo Stelvio auront une calandre différente de celle des modèles électriques.© Didier Ric
C’est dommage, mais il en est ainsi pour des questions de capteurs pour les aides à la conduite et notamment les équipements sécuritaires GSR2, la plaque minéralogique prendra place au centre tout en bas du bouclier. Fini la particularité d’une immatriculation déportée sur le côté. Les traditions se perdent et c’est dommage.
Dans l’habitacle, l’interface digitale devrait là encore être mutualisé avec DS et ce n’est pas plus mal car rappelons qu’en la matière Alfa Romeo a accusé un certain retard. Les Stelvio et Giulia peuvent pleinement en témoigner.