À quelques jours de l’ouverture du Festival de Cannes, mardi 13 mai, l’incertitude plane autour du traditionnel dîner du jury, habituellement organisé la veille de l’événement à La Palme d’Or, restaurant de l’emblématique hôtel Martinez sur la Croisette.

En cause, les accusations de violences conjugales visant le chef Jean Imbert, qui a successivement pris la tête des cuisines de la plage du Martinez en 2023, du restaurant La Palme d’Or en 2024, puis du bar de l’hôtel, inauguré il y a quelques semaines.

Le gagnant de Top Chef 2012 est visé par les témoignages de quatre anciennes compagnes qui ont dénoncé, dans une enquête publiée par le magazine Elle fin avril, des comportements violents: dénigrements, crises de jalousie et, pour certaines, agressions physiques.

Bien que l’on ignore si une enquête judiciaire est en cours, son équipe de communication a vigoureusement démenti les accusations, répondant point par point à chacune d’entre elles.

Absent des fourneaux pour cette 78e édition?

Mais selon Le Parisien de ce dimanche 4 mai, le médiatique chef, qui avait concocté le menu du jury l’an dernier, ne sera pas derrière les fourneaux pour cette 78e édition… Le dîner pourrait même avoir lieu ailleurs qu’au Martinez.

Une manière prudente pour le Festival d’éviter toute polémique? À l’heure du post mouvement MeToo, médiatisé en 2017, difficile pour l’organisation de cet évènement planétaire d’ignorer cette affaire.

L’an dernier, la présidente du Festival, Iris Knobloch, annonçait sa volonté de réagir « au cas par cas » face à toute personnalité mise en cause pour agression ou violences.

Si Jean Imbert n’est pas un acteur, son lien étroit avec un lieu emblématique de la Croisette, au cœur de l’événement, place les organisateurs dans une situation délicate.

Une étoile entachée par le scandale

D’autant que cette année, la présidente du jury n’est autre que Juliette Binoche, actrice engagée qui s’est exprimée à plusieurs reprises ces dernières années sur les violences faites aux femmes dans le milieu du cinéma.

Pour l’heure, le Festival, qui reste injoignable ce dimanche, n’a fait aucun commentaire sur l’affaire et n’a ni confirmé, ni infirmé le lieu où se tiendra le traditionnel dîner du jury.

Même silence du côté du Martinez qui fait face à une équation complexe: en trois ans, Jean Imbert est devenu la figure centrale de l’offre culinaire de l’établissement.

Moins d’un an après avoir succédé au chef doublement étoilé Christian Sinicropi, Jean Imbert décroche une étoile à La Palme d’Or. Une récompense qui a fait la fierté de l’établissement cannois… et qui se retrouve aujourd’hui entachée par le scandale.