Par

Adrien Filoche

Publié le

5 mai 2025 à 7h48

« On est un désert médical, mais pas un désert de santé. » Valérie De Sousa, infirmière libérale à Petit-Couronne (Seine-Maritime), près de Rouen mène un combat. Un combat pour permettre aux habitants de la commune d’accéder aux soins. Depuis septembre 2024, la commune ne compte plus aucun médecin généraliste. Il a donc fallu imaginer des solutions pour y remédier.

Deux euros pour un trajet chez son médecin traitant

« À l’été 2024, j’ai suggéré à la mairie de mettre en place un transport pour permettre d’accompagner les habitants isolés de Petit-Couronne chez leur médecin traitant, hors de la commune », explique l’infirmière libérale, installée sur la commune.

Sa proposition est retenue favorablement. Elle qui travaille au CCAS imagine le centre communal d’action sociale comme lieu de centralisation des demandes. Ainsi, les personnes isolées qui ne sont pas en capacité de se déplacer peuvent s’inscrire directement au CCAS via un formulaire afin de bénéficier d’un transport pour un rendez-vous chez leur médecin traitant.

Le dispositif se met en place. La municipalité met à disposition un véhicule, et les premiers transferts débutent dès janvier 2025. Concernant les trajets, les patients doivent débourser deux euros par personne pour un aller/retour et la prise en charge est directement faite à leur domicile.

Un travail collaboratif

« C’est un véritable travail collaboratif, avec la mairie, le CCAS mais aussi La Marcotte », souligne Valérie de Sousa. En effet, cette entreprise locale à but d’emploi (EBE) qui s’est établie sur la commune dans le cadre de l’habilitation Territoire Zéro Chômeur de Longue Durée (TZCLD) a été mise dans la boucle.

Elle emploie les chauffeurs qui effectuent les transferts des habitants chez leur médecin. C’est aussi l’entreprise qui programme les rendez-vous et qui se charge de mutualiser les transports.

L’enjeu de cette initiative est donc double. « Il y a des gens qui ont eu des difficultés à trouver un emploi qui vont accompagner d’autres personnes isolées. C’est un cercle vertueux très positif », s’enthousiasme Valérie De Sousa.

Renforcer l’offre de soin à Petit-Couronne

« C’est un dispositif tout nouveau, mais cela fonctionne déjà bien. On doit être à 7/8 transports par semaine. Maintenant, c’est à La Marcotte de le faire évoluer », souligne l’instigatrice du projet.

Dans ce cadre, Vinci a été sollicité pour apporter un soutien. « On a eu notre père Noël puisqu’en janvier, l’entreprise a accepté de financer le dossier à hauteur de 14 000 euros », confie Valérie De Sousa, en souriant.

On peut imaginer pour plus tard l’intégration d’un nouveau véhicule ou bien des transports pour d’autres rendez-vous que chez un médecin traitement.

Valérie De Sousa,
infirmière libérale à Petit-Couronne l’origine du projet

Cette somme a permis à La Marcotte d’investir dans un véhicule dédié spécifiquement aux transferts médicaux. « Il est bien plus adapté, et on pourra désormais mettre quatre personnes au lieu de deux », explique l’infirmière libérale. Le nouveau véhicule a été récupéré le mercredi 30 avril et doit être mis en service dès le lundi 5 mai.

Aujourd’hui, le combat de Valérie De Sousa pour renforcer l’offre de soin à Petit-Couronne est loin d’être terminé : « Il y a évidemment toujours l’objectif de faire revenir un ou plusieurs médecins généralistes chez nous. On a un petit nid douillet pour bien les accueillir. Un terrain est déjà prêt pour une maison de santé », insiste l’infirmière libérale, toujours souriante et optimiste.

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