Le chef de l’opposition, lui-même comparé au président américain pour ses positions sur l’immigration ou les dépenses publiques, a perdu son siège parlementaire lors de ces élections. Donald Trump, lui, s’est félicité de la victoire de son son «ami» du parti travailliste Anthony Albanese.
Être conservateur ne vaut pas forcément une amitié avec Donald Trump. Après la victoire du parti travailliste aux élections législatives en Australie, le président américain s’est félicité de la reconduction du chef du gouvernement Anthony Albanese. Et si l’hôte de la Maison-Blanche s’est dit proche du chef du parti travailliste, il est resté indifférent à son adversaire libéral, le chef de l’opposition conservatrice Peter Dutton, qui a perdu son siège parlementaire lors de ce scrutin.
«Je ne sais rien de l’élection, si ce n’est que… l’homme qui a gagné est très bon. C’est un ami à moi», a déclaré le milliardaire au Sydney Morning Herald, un quotidien australien qui l’interrogeait dimanche à la Maison-Blanche au sujet des résultats électoraux dans son pays. «Nous avons une très bonne relation», a continué le président. En revanche, «je n’ai aucune idée de qui est l’autre personne qui s’est présentée contre lui», a déclaré Donald Trump au sujet de Peter Dutton… que beaucoup en Australie ont pourtant comparé au président américain pendant sa campagne électorale.
Des mesures à la «Trump»
Selon l’ancien premier ministre Malcolm Turnbull, lui-même libéral, Peter Dutton a mené une « campagne très trumpienne» où le président américain était «la musique d’ambiance qui a eu une très grande influence sur la façon dont les gens percevaient» la Coalition libérale. Les conservateurs, de fait, avaient notamment inscrit dès 2024 dans leur programme des mesures faisant écho au programme du républicain Donald Trump aux États-Unis. Comme la réduction radicale des dépenses publiques et du nombre de fonctionnaires, une levée de certaines restrictions environnementales, ou une privatisation partielle des services de santé. Peter Dutton s’est aussi dit favorable à l’envoi de demandeurs d’asile dans des centres de détention offshore, ou n’avait pas ménagé ses critiques sur la Chine, accentuant la comparaison avec l’hôte de la Maison-Blanche.
Plus récemment, le chef de l’opposition, qui a perdu son siège au Parlement à l’occasion de ce nouveau scrutin samedi, avait toutefois pris ses distances avec les positions de Donald Trump. Notamment après la hausse des droits de douane. L’Australie, alliée de longue date des États-Unis, fait l’objet de droits de douane américains de 10 % sur une grande partie de ses marchandises. Cette décision était, selon Peter Dutton, un «mauvais jour» pour l’Australie et un «fardeau» pour l’emploi. Le chef de l’opposition avait saisi cette occasion pour critiquer le gouvernement travailliste en place, jugeant que cette hausse des tarifs américains était un échec d’Anthony Albanese, alors que celui-ci avait tenté en vain d’organiser un appel téléphonique avec le président américain avant cette annonce.