DÉCRYPTAGE – Cent jours après le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche, les promesses du président américain de recréer les emplois industriels perdus se heurtent à la réalité.

«Rapatrier des millions d’emplois» et rendre aux États-Unis leur statut de «superpuissance industrielle»  : cette promesse électorale, martelée meeting après meeting, a été l’un des arguments phares qui a porté une seconde fois Donald Trump à la Maison-Blanche. «Dans une large partie de la classe populaire, frappée par la désindustrialisation, et dans le petit patronat, l’arrivée de Trump à la Maison-Blanche a suscité un véritable mouvement d’euphorie», rappelle Benoît Peloille, directeur des investissements chez Natixis Wealth Management. Cent jours plus tard, où en est le rêve de réindustrialisation du président républicain ?

Derrière l’obsession du «re-shoring» (relocalisation), appelé de ses vœux par Donald Trump, il y a d’abord un constat : «La perte progressive du leadership américain dans de nombreuses industries a entraîné la destruction de millions d’emplois manufacturiers depuis les années 1980, rappelle Frederik Ducrozet, chef économiste chez Pictet Wealth Management. Et s’il obsède Donald Trump, ce sentiment de déclassement industriel est largement transpartisan». C’était en effet sous le slogan «Build Back Better» (reconstruire en mieux) que le démocrate Joe Biden avait mené campagne en 2020, surfant alors sur l’électorat ouvrier des «États pivots» américains. «D’un point de vue économique, l’arrivée de Trump à la Maison-Blanche n’a pas marqué un changement de cap radical», acquiesce Zachary Kaplan, associé au siège américain de Roland Berger. «La différence tient surtout à la méthode : Trump a l’ambition de faire beaucoup plus vite et beaucoup plus fort, par la force si nécessaire».

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Le Figaro

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