Chaque 9 mai, ils étaient des milliers à défiler dans les rues kazakhes d’Astana, de Chimkent ou d’Aktaou, brandissant les portraits de leurs grands-parents, arrière-grands-oncles soldats et autres ancêtres tombés pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais cette année, les rues des grandes villes du Kazakhstan resteront vides : le régiment immortel, longtemps perçu comme un hommage patriotique hérité de l’époque soviétique, ne les traversera pas.

À travers le pays, les municipalités refusent d’autoriser la tenue de ces marches dans l’espace public, invoquant “un manque de lieux disponibles ou des risques d’atteinte à l’ordre public”, rapporte Azattyq, la branche centrasiatique de Radio Free Europe/Radio Liberty. “Même une tentative de marche avec des portraits des anciens combattants sera considérée comme une manifestation non autorisée”, avertit le média, précisant que les participants s’exposent à “des interpellations, des amendes, voire des arrestations”.

Cette décision intervient dans un contexte particulièrement sensible. À partir de 2014, la cérémonie commémorative du régiment immortel, née sous sa forme actuelle deux ans plus tôt en Russie, est perçue comme un “levier d’influence politique dans les pays post-soviétiques”, explique le colonel à