À 74 ans, Didier Besset ne voulait pas arrêter son métier comme ça. Ce chirurgien-dentiste du 28 boulevard Maréchal-Juin à Cagnes-sur-Mer a arrêté son activité, il y a un plus d’un an.
« Je voulais faire de l’humanitaire à ma retraite, mais les choses ne se sont pas faites », lance le jeune retraité.
Le dentiste a donc décidé de léguer son matériel médical à une association humanitaire. « Je me suis dit que si je ne m’engageais pas sur le terrain, je pouvais au moins faire ce don », témoigne Didier Besset.
Et ce n’a pas été une mince affaire. Il a contacté une dizaine d’associations. Mais personne ne voulait de son matériel trop encombrant.
« Au plus près du front pour soigner les blessés de guerre »
Fauteuil, compresseur, instruments de chirurgie, aspiration, stérilisateurs, armoires de bureau… Le legs est estimé par le professionnel de santé à 20.000 euros. Une association de Montauban (Tarn-et-Garonne) a répondu favorablement à sa proposition.
« C’est un magnifique don. Ce dentiste donne une seconde vie à son matériel médical. On va démonter, transporter et remonter son cabinet dentaire à Kharkiv en Ukraine », raconte Pascal Serrier, président de l’association Occitalien.
Les humanitaires sont en lien avec le directeur de l’hôpital de la région. Le projet est de créer « un cabinet dentaire mobile à l’intérieur d’un fourgon, décrit Pascal Serrier. L’objectif est d’être au plus près du front pour soigner les blessés de guerre… Et de réaliser de la chirurgie maxillo-faciale. »
Le convoi devrait partir en juin pour l’Ukraine. Il sera composé d’un fourgon et d’un semi-remorque avec des palettes médicales, des produits de premières nécessités et des vêtements.
« On sera escortés par un véhicule militaire de l’armée ukrainienne », précise le président de l’association Occitalien.
« Cette mission a du sens pour moi, invoque le chirurgien-dentiste. J’ai toujours voulu soigner au mieux mes patients. Je suis satisfait que mes instruments servent à prolonger cet acte de soins », conclut Didier Besset.
L’association Occitalien compte bien convaincre d’autres professionnels de santé de léguer leur matériel.
Car « les besoins sont immenses, s’exclame Pascal Serrier. On intervient sur différents théâtres de conflits et dans de nombreux endroits touchés par des catastrophes naturelles. »