© S. Foliot – Au sein de la réserve, 20 % des postes concernent la protection nationale et 80 % sont tournés vers le soutien opérationnel.
Le 20 janvier 2025, lors de ses vœux à l’armée, le président de la République Emmanuel Macron a appelé à doubler les rangs de la réserve militaire : « Après l’armée de métier, c’est la réserve de professionnels qu’il nous faut à présent mobiliser, en appui, en appoint. » Son intention est d’atteindre, d’ici 2035, le ratio d’un réserviste pour deux militaires d’active.
Au sein de la Marine nationale, 5 600 réservistes sont actuellement en poste. Pour Cécile Canovas, premier maître à l’Antenne pour l’Emploi des Réservistes (Aper) de Toulon, le recrutement n’est donc pas tant un problème. Le nouvel enjeu se trouve davantage dans l’intégration des réservistes qui, depuis la suspension du service militaire, n’ont parfois jamais eu de contact avec l’armée.
« Avant, on avait une réserve de compléments avec essentiellement des anciens marins. Aujourd’hui, ce que nous demande le président, c’est d’élargir les profils et donc d’intégrer énormément de gens sans aucune culture militaire » explique celle qui compte 26 ans de carrière à son actif.
Création d’une formation spéciale pour les réservistes
Dans les critères d’accès à la réserve, aucune connaissance spécifique sur le monde de la défense n’est nécessitée. Ce manque de savoirs est un frein à l’intégration des engagés. Pour pallier cette carence, une formation d’une semaine a été créée pour permettre aux nouveaux engagés de s’approprier les bases du métier. « Elle commence tout juste à être mise en place puisque les engagés qui ont intégré pendant les vacances d’avril ont suivi la première formation initiale. » Le programme pourra par la suite évoluer en fonction des besoins identifiés.
Entièrement pris en charge par l’État, les cours ont lieu principalement à Paris, Toulon ou Brest.
Fidéliser pour créer « une réserve de professionnels »
Après l’instauration de ce premier cycle, d’autres enseignements devraient aussi apparaître : « Après, il y aura la formation continue en unité, puis une formation pour passer au niveau supérieur. Mais tout ça, c’est en cours de construction. »
L’objectif : créer des possibilités d’évolution au sein de la réserve. A long terme, cela permettrait de fidéliser les engagés aux compétences rares, comme les juristes, les mécaniciens, les électriciens, mais aussi de créer une cohésion nationale autour des enjeux de la défense :
« Depuis la suspension du service militaire, la cohésion nationale s’essouffle. Oui, il y a eu des mouvements après les attentats, mais c’est très vite retombé. Donc, il fallait mettre des choses en place et la réserve a été le vecteur choisi. »
Être réserviste, comment ?
En moyenne, un réserviste consacre 37 jours par an à l’armée. Il choisit en début de contrat le planning qui lui convient ce qui lui permet de concilier son engagement avec un autre emploi. Pour candidater, il faut avoir au moins 17 ans, être reconnu apte physiquement par un médecin militaire ou encore avoir un casier judiciaire vierge. L’Aper de Brest, pour la partie ouest de la France, et l’Aper de Toulon, pour le côté est, reçoivent les candidatures et s’occupent de la gestion du dossier.
Il faut compter généralement deux mois entre le dépôt d’une candidature et le premier jour de réserve.