Membre fondatrice et présidente de l’association Typik’Atypik, femme à haut potentiel intellectuel (HPI) atteinte d’un trouble de l’attention (TDAH), mariée à un HPI, maman de trois enfants atypiques, Virginie Bouslama a longtemps été dans l’ignorance et dans l’errance médicale.
Entretien avec une maman, qui malgré les difficultés, a découvert un monde passionnant.
Qu’appelle-t-on un enfant atypique ?
« Un enfant atypique est un enfant à haut potentiel intellectuel, qui a un trouble du spectre de l’autisme, un TDAH (trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité) ou encore des troubles des apprentissages comme la dyslexie ou la dyspraxie. Il n’est pas “en retard” ou “en avance” contrairement aux croyances. Il pense, ressent et agit différemment. Malheureusement, même si ces troubles sont aujourd’hui mieux connus, beaucoup d’enfants sont encore jugés et stigmatisés. »
Quel parcours de soins ?
« La précocité du repérage est déterminante. Une fois le profil identifié, l’accompagnement repose sur une alliance entre les familles, les enseignants et les spécialistes médicaux et paramédicaux (orthophoniste, psychomotricien, neuropsychologue, etc.). Mais les délais sont longs pour les rendez-vous. Aujourd’hui il faut attendre entre 9 et 12 mois pour un premier entretien chez un orthophoniste. »
Quel rôle pour l’enseignant ?
« L’enseignant joue un rôle clé. Il ne s’agit pas de poser un diagnostic mais d’observer, d’adapter et de faire preuve de souplesse. Des aménagements simples peuvent transformer l’expérience scolaire d’un enfant atypique. En partenariat avec les familles et les AESH, chaque élève peut trouver sa place. »