Après des mois de négociations, de paperasse et d’heures de travail dévouées, le projet d’Émile Lapierre s’est concrétisé, samedi après-midi, alors qu’il accueillait à l’aéroport Montréal-Trudeau l’équipe féminine ukrainienne.
Cette formation participera à la quatrième édition de la Classique de volleyball junior du Rouge et Or. «Le tournoi comptera 96 équipes cette année, et c’est la première fois que nous accueillons une équipe non canadienne», explique Émile Lapierre, président du volet volleyball à l’Université Laval.
De l’émotion
Il faut remonter à juin 2024 pour retrouver les origines de ce projet ambitieux. C’est à ce moment que Lapierre a entamé les démarches pour permettre à cette équipe de faire le voyage jusqu’à Québec.
«Il a fallu un travail acharné et la collaboration de plusieurs personnes afin d’en arriver à ce jour. Nous sommes très heureux d’accueillir ces jeunes athlètes chez nous», dit-il, ému, au lendemain de l’arrivée de la délégation.
Grâce au soutien de l’Université Laval et de plusieurs commanditaires, l’organisation du tournoi a pu recevoir l’équipe ukrainienne tous frais payés.
«C’est une chance inouïe d’être ici et de pouvoir participer à ce tournoi, confie Anzhela Kornet, traductrice pour l’équipe. Nous vivons des moments très difficiles avec la guerre, mais s’il y a bien une chose qui nous fait garder espoir et qui nous tient unies, c’est le sport.»
Au lendemain de leur arrivée, les joueuses de 17 et 18 ans ont eu la chance de visiter les installations du PEPS de l’Université Laval.
«Nous n’avons rien de tel en Ukraine. C’est très moderne et nous trouvons la ville magnifique», ajoute Kornet.
Parties de Poltava jeudi dernier, les joueuses ont mis près de 48 heures pour atteindre le sol canadien, une première pour chacune d’entre elles. L’équipe a dû traverser plusieurs zones en guerre par autobus et en train avant d’embarquer dans un avion à Bucarest, en Roumanie, puis de faire escale à Vienne, en Autriche.
Dimanche, les jeunes athlètes ont pu profiter d’un déjeuner québécois copieux, suivi d’un barbecue en plein air organisé par Olivier Hubert-Benoît, un acteur clé dans leur venue au pays.
«Ce fut un long processus, explique l’entraîneure de l’équipe ukrainienne, Iryna Moroz.
«Depuis l’annonce de leur participation, les filles s’entraînent avec acharnement pour arriver fin prêtes.»
— Iryna Moroz, l’entraîneure de l’équipe ukrainienne
Des liens forts
Olivier Hubert-Benoît n’en est pas à sa première collaboration avec des délégations ukrainiennes. En 2023, il avait hébergé de jeunes hockeyeurs de ce pays venus participer au Tournoi international de hockey de hockey pee-wee. Éblouis par leur séjour, certains ne souhaitaient plus repartir, mais ont dû retourner dans leur pays faute de visa.
L’un d’eux, Nikita Staskevych, est revenu à Québec en septembre 2024. Il joue maintenant pour l’équipe de hockey du programme sports-études de l’école St. Patrick High School.
Son père militaire a été gravement blessé pendant la guerre. Staskevych habite désormais chez Hubert-Benoît.
Lorsque la candidature de l’équipe ukrainienne a été refusée pour l’édition 2024 du célèbre tournoi de Québec, Olivier Hubert-Benoît a fait le pont avec la Fédération ukrainienne de volleyball pour organiser la venue de l’équipe féminine à Québec ce printemps.
Touchées par l’accueil chaleureux reçu depuis leur arrivée, les Ukrainiennes ont offert dimanche des poupées traditionnelles et des chandails du club aux organisateurs, en guise de remerciement.
«Nous sommes tellement contents de vous avoir ici. J’espère que vous allez gagner le tournoi!» a lancé Émile Lapierre, visiblement touché par ce geste.
La Classique de volleyball junior du Rouge et Or aura lieu du 9 au 11 mai prochain.