Le vent souffle fort sur La France insoumise
avec la sortie du livre La Meute ce 7 mai, signé par deux
journalistes bien décidés à mettre les pieds dans le plat. Entre
accusations de harcèlement, finances douteuses, et ambiance pas
très zen en interne, les auteurs sortent les dossiers. Malgré les
révélations qui s’accumulent, la base militante, elle, reste soudée
autour du chef historique. Pas de panique chez les fans de la
première heure : on reste debout, pin »s LFI sur le cœur.
Nicole, militante passionnée et émue rien qu’en
entendant Jean-Luc Mélenchon parler des
“pauvres”, ne voit dans tout ce remue-ménage qu’un vaste
complot contre son champion. Pour elle, pas de fumée sans
manigance. Elle s’enflamme, cite ses phrases cultes – “La
République, c’est moi” – comme d’autres récitent du
Victor Hugo, et défend bec et ongles celui qu’elle
considère comme la seule voix sincère. Témoignages ou pas, elle
n’en démord pas : “Ils inventent plein de choses.”
Jean-Luc Mélenchon combattu ?
Alain, un ancien compagnon de route de
Jean-Luc Mélenchon, se plaît à rappeler qu’ils ont partagé les
bancs de l’Organisation communiste internationaliste dans leur
jeunesse. Mais dès qu’on aborde les tensions internes à
LFI, il monte aussitôt au créneau. Pour lui, pas de débat
: tout ça n’est qu’une vaste cabale. “Il y a une campagne
anti-Mélenchon qui dure depuis pas mal de temps, qui est absolument
odieuse, parce qu’aujourd’hui Jean-Luc Mélenchon et La France
insoumise sont les seules forces capables de tenir en échec la
droite et l’extrême droite”, lance-t-il, visiblement
ulcéré.
De son côté, Jérôme est un peu plus nuancé. Lui
aussi voit d’un mauvais œil ce qu’il appelle “une presse aux
ordres des milliardaires”, mais il ne nie pas que son parti
puisse avoir des failles. Il accepte la critique, à condition
qu’elle soit étayée. “Que les journalistes tapent sur Bardella
et tapent sur Mélenchon, tant que la preuve, tant que les
arguments sont là, ça me va. Tant qu’ils font leur travail
honnêtement”, souligne-t-il, sans écarter l’idée d’une presse
encore capable de bien faire son boulot.
« Jean-Luc Mélenchon n’est pas un gourou »
Esteban fait partie de ces militants partagés
entre loyauté politique et malaise face à certaines révélations.
Les accusations de harcèlement moral portées par l’ex-députée LFI
Danielle Simonnet, soutenues par des échanges de
SMS, le laissent perplexe. Il hésite : “C’est possible tout
comme ça peut être euh…”. Ce qu’il défend, avant tout, ce sont
les convictions. “Moi, je suis là aujourd’hui pour des idées.
Tout ce qui m’importe, c’est que Mélenchon a toujours eu sa
cohérence politique”. Il affirme n’avoir jamais été témoin de
comportements déplacés dans les rangs du mouvement : “Depuis
que j’y suis, non. Sur le fonctionnement du parti, je n’ai rien à
redire”. Certes, des désaccords peuvent émerger, comme lors de
la polémique autour de l’affiche représentant Cyril
Hanouna. “Il aurait dû dire que c’était une
erreur”. Pour Esteban, ce genre de critique démontre justement
que “Jean-Luc Mélenchon n’est pas un
gourou”.
Mais au fond, même avec les failles et les faux pas, le jeune
homme ne décroche pas. À ses yeux, la gauche a besoin d’un chef de
file fort et inspirant pour espérer s’imposer. C’est ce qui le
pousse à faire preuve d’indulgence. Il reste fidèle, même lorsque
Jean-Luc Mélenchon prend la défense d’Adrien
Quatennens, député du Nord, condamné pour
violences conjugales. Pour Esteban, tout cela s’explique par la
nécessité de préserver une figure centrale, autour de laquelle les
idées peuvent continuer à s’incarner.
Maryline Mélenchon : un soutien
inconditionnel pour son père
Maryline, fille de Jean-Luc Mélenchon, ne
cherche peut-être pas les projecteurs, mais quand quelque chose
l’agace, elle ne se gêne pas pour le dire. Sur Facebook, elle avait
vivement réagi à l’interview d’Emmanuel Macron sur
France 2, quelques jours avant les Jeux Olympiques de Paris 2024.
Le chef de l’État, interrogé sur le désordre politique provoqué par
la dissolution de l’Assemblée, tentait de
justifier sa stratégie. Mais cette sortie médiatique n’avait pas du
tout convaincu la jeune femme, qui avait critiqué sans détour ce
qu’elle considère comme un grand écart politique mal assumé.
Très remontée, la compagne de Gabriel Amard
avait dénoncé ce qu’elle voit comme un discours hypocrite, en
balançant une pique cinglante. « L’homme des 49-3 nous
fait un cours sur les compromis. Insupportable. » Une
phrase qui résume à elle seule l’exaspération de certains face à la
posture adoptée par le mari de Brigitte Macron.
D’autant plus que, malgré la victoire du Nouveau Front populaire au
second tour, Emmanuel Macron avait préféré affirmer que
« personne n’a gagné », occultant ainsi le recul de son
propre camp et la forte poussée du Rassemblement national au
premier tour.