Sans rime ni raison, les vandales passés dans les deux salles de classe se sont défoulés : sols, murs et mobiliers maculés de peinture acrylique, d’encre et de jus de fruits ; jouets, bricolages et matériel pédagogique saccagés ou disparus, argent des photos de classe volé, petites tables et chaises sens dessus dessous, feuilles et œufs en chocolat éparpillés un peu partout… C’est ce capharnaüm qu’a découvert, dimanche 4 mai en fin d’après-midi, la directrice de l’école du Bohrie à Ostwald, Isabelle Masson.
Elle avait été alertée par une accompagnante d’élèves en situation de handicap (AESH) qui, se promenant dans les parages, a aperçu un gamin d’une dizaine d’années sortir par une fenêtre de la classe, un second errer dans la cour d’école, un troisième les rejoindre. La Ville a porté plainte auprès de la police, venue constater les faits. Dès dimanche soir, les parents d’élèves des deux classes ont été avertis que leurs enfants ne pourraient être accueillis le lendemain – quelques-uns, sans solution de garde, ont été répartis dans d’autres classes.
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Ce lundi, enseignantes, Atsem, AESH, jeunes en service civique et femmes de ménage ont passé de longues heures à nettoyer le mobilier, récupérer le matériel pédagogique qui pouvait l’être, faire l’inventaire. « Je ne sais plus si je suis en colère ou désabusée… On fait tellement attention à économiser le matériel ! Pourquoi ont-ils fait cela ? Par ennui ? » s’interroge Isabelle Hurst, maîtresse de petite section. La dizaine de femmes mobilisées ne ménagent pas leurs efforts dans l’espoir d’offrir bientôt aux petits élèves un semblant de normalité.
Intervention de l’entreprise de nettoyage prévue ce mardi
L’entreprise de nettoyage mandatée par la Ville, pour les sols, ne devrait intervenir que ce mardi. En conséquence, « les salles seront à nouveau utilisables vendredi, jeudi étant férié », indique la directrice de l’école, « mais les parents qui n’ont pas de solution de garde peuvent évidemment déposer leurs enfants à l’école ». « On est tristes et dévastées par ce vandalisme, qu’est-ce qu’on va dire aux enfants ? C’est décourageant, on travaille déjà dans des conditions difficiles au quotidien », considèrent Anne Champlon, enseignante des petits-moyens, et Katia Rania, Atsem. De novembre à mars, la classe de 28 élèves a été privée d’un demi-poste d’enseignant et a donc fonctionné à mi-temps…
D’autres dégradations dans les toilettes des filles
Lors de la récréation de 10 heures, d’autres dégradations sont découvertes dans les toilettes des filles de la cour de l’élémentaire : une fenêtre gît au sol, du verre éparpillé, les supports du papier toilette ont été arrachés. Les personnels de l’école sont à peine surpris : « Il y a déjà eu plusieurs effractions : une fois, des dalles du faux plafond d’une salle de classe ont été démontées ; il y a quinze jours, on a retrouvé du sirop et de la pâte à tartiner déversés sur le sol de la cantine ; des parents d’élèves ont vu des individus sur le toit végétalisé de l’école qui faisaient des barbecues et fumaient la chicha, d’autres qui ont fait un feu dans la prairie juste à côté du grillage de la cour… »
Le site est vidéosurveillé
Adjointe à la maire en charge de l’enfance, Delphine Rideau observe que « l’école du Bohrie, de par sa conception de plain-pied [l’élémentaire est à l’étage, ndlr], avec beaucoup de fenêtres, sans volets, est difficile à sécuriser ». Cependant, dans la perspective de construction d’un bâtiment scolaire supplémentaire sur site, « l’école sera retravaillée pour améliorer ce point ».
Aucune alarme n’a retenti ce dimanche, sans que personne ne puisse dire s’il s’agit du dispositif normal ou d’un dysfonctionnement. « En tout cas, le site est vidéosurveillé, et la police va regarder les images des caméras dans le cadre de son enquête », assure Delphine Rideau.