Les services de renseignements pensent avoir déjoué un nouvel attentat, sans doute une action kamikaze dans un lieu public. Fort heureusement, l’enquête est allée très vite, selon une source proche du dossier à RTL : grâce à une dénonciation. La semaine dernière les services antiterroristes identifient un jeune homme de 19 ans né et domicilié à Dunkerque (Nord), radicalisé. Il s’exhibe sur les réseaux sociaux avec une arme factice tout en revendiquant son appartenance à la mouvance djihadiste.
Le jeune homme est interpellé en milieu de semaine à Dunkerque. Lors de la perquisition à son domicile, les enquêteurs mettent la main sur un gilet artisanal bourré de pétards reliés les uns aux autres ainsi qu’à un dispositif de mise à feu.
Les policiers soupçonnent que ce gilet était une sorte de test et que le suspect avait l’intention de le rendre plus destructeur puisqu’ils ont également saisi chez lui des documents permettant la fabrication de TATP, d’explosif donc, ainsi qu’une lettre d’allégeance au groupe État Islamique et des menaces confuses d’attaques. Plusieurs cibles sont évoquées : un foyer pour jeunes du Nord, un restaurant, une boîte de nuit ou encore un site appartenant à la communauté juive, sans que les enquêteurs ne sachent si l’une d’elle était réellement arrêtée.
Le jeune homme visiblement radicalisé n’était pas inscrit au FSPRT, au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste, mais il est en revanche déjà connu de la documentation du RT, le Renseignement Territorial pour avoir proféré en 2020 des menaces en ligne à l’encontre de la jeune Mila, une internaute qui avait été cyberharcelée après avoir tenu des propos très critiques à l’égard de l’islam.
L’interpellation de ce jeune dunkerquois a conduit à l’arrestation de deux autres personnes de son entourage dont un individu soupçonné de lui avoir fourni l’arme factice qu’il exhibait sur les réseaux sociaux. Ce dernier, âgé de 21 ans, été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste et détention de produit incendiaire ou explosif en relation avec une entreprise terroriste, placé en détention provisoire.
Sollicité par RTL, son avocat Maître Reda Ghilaci a réagi : « Mon client n’est pas radicalisé et n’épouse aucune thèse djihadiste. L’infraction d’association malfaiteur terroriste manque de rigueur juridique. La défense va activement s’atteler à démontrer que les infractions pour lesquelles il a été mis en examen ne sont pas caractérisées en tous leurs éléments constitutifs ».
Le principal suspect a lui aussi été mis en examen pour association de malfaiteurs terroriste et détention de produit incendiaire ou explosif en relation avec une entreprise terroriste et placé en détention provisoire. Le troisième individu a, lui, été mis en examen pour non dénonciation d’un crime terroriste et placé sous contrôle judiciaire.
L’enquête se poursuit pour déterminer le degré d’avancement de ce projet d’action violente. Elle est menée en cosaisie par la SDAT (Sous Direction Anti-terroriste), la DGSI (Direction Générale de la Sécurité Intérieure) et la DZPJ du Nord (Direction Zonale de la Police Judiciaire).
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