Mercredi 30 avril 2025, à l’initiative de la Métropole Rouen Normandie, un groupe de travail inédit s’est réuni, mobilisant à la fois élus locaux, associations de défense du rail, acteurs économiques et représentants de la SNCF. Objectif : affirmer une unité régionale forte autour des projets structurants pour la mobilité en Normandie, et interpeller l’État sur l’urgence d’agir !

« L’objectif de cette rencontre, c’est de nous permettre de faire pack, ensemble, pour porter de façon positive les enjeux du train qui sont absolument stratégiques, et cela au-delà de nos sensibilités partisanes. Car force est de constater qu’aujourd’hui, le train est devenu un facteur limitant, en particulier la liaison avec Paris. Pas seulement… mais notamment la liaison avec Paris. Or les choses sont simples : il n’y a pas d’argent pour tout faire en France. Ces enjeux-là coûtent de l’argent et donc il faut que l’on se rassemble pour porter nos sujets, parce que si nous ne les portons pas ensemble, nous ne serons pas en haut de la pile… »

C’est par ce constat que Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen et président de la Métropole Rouen Normandie, a inauguré le tout premier Comité Local Ferroviaire, réunissant pour la première fois l’ensemble des acteurs du ferroviaire : associations, représentants des administrations et institutions engagés dans le ferroviaire, élus, ainsi que les acteurs économiques, aussi bien représentés par Christophe Laguerre, chef d’entreprise issu du territoire de la Métropole rouennaise, que Hervé Bonis, président de l’Union maritime et portuaire du Havre, lors des différentes tables rondes afin d’illustrer la portée des enjeux.

Afin de remettre l’ouvrage sur le métier, Nicolas Mayer-Rossignol entend en effet profiter de la conférence nationale de financement des transports, prévue ce lundi 5 mai à Marseille, en affichant un front uni autour d’un sujet qui depuis 15 ans, ne fait que stagner.

“Rien qu’entre la Métropole de Rouen et le bassin d’emploi Louviers-Val de Reuil, nous enregistrons quotidiennement 40 000 mouvements d’automobilistes pour se rendre sur leur lieu de travail… Par conséquent, disposer d’infrastructures adaptées à nos modes de vie est primordial”, insiste Bernard Leroy, président de la Communauté d’agglomération Seine-Eure, territoire qui à lui seul représente 52 % de la richesse du département de l’Eure, dont il est issu.

Et si des propositions concrètes ont été avancées portant sur la réalisation d’un Service Express Régional Métropolitain, ou encore le projet de nouvelle gare sur la Rive gauche de Rouen, connectée à la Seine et à quinze minutes à pied de la cathédrale, ces projets restent conditionnés à l’avancement de la LNPN, aujourd’hui bloquée par les désaccords de l’Île-de-France.

Tout aussi désireux de voir enfin les dossiers avancer, les acteurs économiques ont rappelé leur attachement et leur entière mobilisation en faveur de ce projet structurant, déplorant toutefois que le temps des chefs d’entreprise ne soit pas le même que celui des grands projets, “y compris lorsqu’il y a urgence à agir”.