Accueillant le sommet « Choose Europe for science » en compagnie de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, Emmanuel Macron tend la main aux chercheurs américains victimes d’un supposé maccarthysme trumpien. Jusqu’alors, c’étaient plutôt nos chercheurs qui faisaient le chemin en sens inverse pour fuir la bureaucratie française. Le lendemain, le président français recevra le nouveau chancelier allemand. Rompant avec la froideur de son prédécesseur, Friedrich Merz devrait réchauffer la relation franco-allemande sans laquelle aucune relance de l’Europe ne sera possible. L’Allemagne en attend une possible extension de la garantie nucléaire française, et Paris aimerait que Berlin cautionne son grand projet d’emprunt européen sur le réarmement, comme ce fut le cas durant la période covid. Au même moment les services secrets allemands ont classé l’Afd (Alternative für Deutschland) comme parti d’extrême droite dangereux bien que talonnant la Démocratie chrétienne (20 contre 30 points à la CDU). Certes, le phénomène est plus récent qu’en France et la classe politique outre-Rhin peine à se positionner face à cette poussée populiste résultant des difficultés économiques et de l’intégration d’une immigration massive encouragée par Angela Merkel. Or le premier tour de l’élection présidentielle roumaine portant à 40 % la candidature d’extrême-droite de George Simion, amplifie le résultat du souverainiste Calin Georgescu annulé par la Commission européenne pour des soupçons d’ingérence de Moscou. Deux Europe, progressistes contre conservateurs face à face, traduisant un certain rejet des élites par les peuples. Car les électeurs indiquent une volonté de rupture à l’égard d’une classe dirigeante qui ne prend pas en compte leurs préoccupations sur le pouvoir d’achat, l’insécurité et l’immigration. Ce sera l’enjeu de la présidentielle française !