Par

Julien Sournies

Publié le

6 mai 2025 à 6h00

« C’est vraiment l’hécatombe. Ça ne s’arrête plus depuis plusieurs années », s’inquiète Thierry Maisonneuve, secrétaire départemental de la Fédération des activités postales et télécoms (FAPT) de la CGT, auprès d’actu Saint-Étienne. Dans les mois à venir, le bureau de poste de Badouillère, situé rue Gambetta à Saint-Étienne (Loire), devrait définitivement baisser le rideau. Une annonce qui a agi comme la goutte de trop pour les syndicats, commerçants et riverains.

Onze fermetures en moins de dix ans

Car depuis près de 10 ans désormais, les bureaux de postes ferment à tour de bras dans la capitale de la Loire. En effet, à ce jour, on en dénombre pas moins de onze avec la récente fermeture de celui de Richelandière fin mars.

Face à cette situation jugée « préoccupante », la CGT Fapt et Sud Solidaires PTT invitent ainsi les commerçants du quartier, les élus de la municipalité et les habitants à manifester devant le bureau de poste de la Badouillère ce mardi 6 mai à 10 heures. Une pétition a par ailleurs vu le jour, laquelle a récolté un peu plus de 1 000 signatures à l’heure où nous écrivons ces lignes.

Rien de plus clair, la poste ferme unilatéralement des bureaux de poste, sans en référer aux élus, sans les usagers, sans son propre personnel guichetier. Sans même son équipe directrice locale et sans aucun dialogue social auprès des organisations syndicales.

CGT FAPT Loire

« Une direction qui fait la sourde oreille »

Selon Thierry Maisonneuve, il est clair que « nous avons une direction qui fait la sourde oreille. Certes, elle applique la politique de La Poste, mais comme ça, on ne s’en sortira pas », témoigne avec dépit celui qui travaille à La Poste depuis plus de 42 ans.

Outre les emplois menacés, cette fermeture va continuer de désépaissir l’offre dans le cœur de la ville. En effet, si le bureau de poste de la Badouillère venait bel et bien à disparaître, les habitants du centre-ville ne pourront plus compter que sur le seul bureau de la Grand’Poste, situé avenue de la Libération.

« Le problème, c’est que cette fermeture va impacter beaucoup trop de monde. À commencer par les personnes âgées car elles sont nombreuses à avoir des difficultés à se déplacer. Ça va être plus compliqué pour elles », s’exaspère le syndicaliste.

Les commerçants fortement impactés

Les commerçants, quant à eux, risquent également d’en pâtir. « Ça les arrange bien d’avoir des bureaux de postes dans leurs environs. Avec ces multiples fermetures, ils n’ont pas envie à terme de devenir le relais de poste et c’est normal », poursuit le secrétaire départemental de la FAPT de la CGT.

En tout cas, une chose est sûre, le piquet de grève sera installé très tôt ce mardi 6 mai. « Nous les attendons nombreux pour dénoncer les agissements d’une entreprise qui s’éloigne de plus en plus de ses missions de service public afin de générer toujours plus de profits, sans se soucier des personnels et des usagers », espèrent les syndicats.

Et Thierry Maisonneuve de conclure : « Ce qui est sûr c’est que les gens ont besoin du maintien des services publiques dans la ville. En tout cas, on essaye de faire ce qu’on peut et on espère que ça pourra faire bouger les choses car, forcément, on craint le pire. »

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