Asseyez-vous pendant un moment avec le team principal de Williams, James Vowles, et il est probable que la conversation finisse par bifurquer sur la passion qu’il voue au fait de former les jeunes esprits les plus prometteurs et de leur faire une place, tant à Grove qu’en Formule 1.
C’est précisément ce que fait Williams par le biais de ses programmes destinés aux débuts de carrière. Alors que ses performances en piste s’améliorent et qu’elle a noué un accord de partenariat record avec Atlassian montrant sa capacité à obtenir de gros résultats commerciaux, l’écurie souhaite poursuivre ses progrès en s’assurant les services de jeunes talents qui la feront progresser à l’avenir.
Pour ce faire, elle a mis en place plusieurs parcours destinés aux jeunes en début de carrière, dont la Komatsu-Williams Engineering Academy, ainsi que des programmes d’apprentissages, d’autres pour les diplômés et un programme de sensibilisation auprès des écoles. Tout cela va mener gratuitement 10 000 enfants à Grove cette année pour leur faire découvrir les métiers de la science, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques.
Motorsport.com s’est entretenu avec trois membres de ces différents programmes afin de comprendre comment ils ont été pris et quels sont leurs rôles au sein de l’équipe.
Aaliyah Ascroft – Ingénieure d’études diplômée en mécanique
Aaliyah Ascroft
Photo : Williams
Aaliyah travaille en tant qu’ingénieure en design mécanique chez Williams. Elle a précédemment rejoint l’équipe chargée de l’avant du véhicule en tant qu’étudiante stagiaire, concevant et supervisant la FW45 pour la saison 2023 de la F1, avant de terminer ses études et de revenir l’année dernière en tant que diplômée.
Elle a étudié le génie mécanique à l’université de Glasgow et s’est fortement impliquée dans l’équipe UGRacing, où elle a occupé le poste de responsable du moteur. Son travail au sein de cette équipe a permis à cette dernière de remporter la Formula Student.
Quel a été ton parcours de formation avant de rejoindre Williams ?
Je fais partie du programme des diplômés, mais j’ai commencé par un stage il y a deux ans, qui s’est transformé en un poste au sein du groupe chargé de la suspension, de la direction et des freins.
Mon parcours a commencé avec mon A level [équivalent britannique du baccalauréat], j’ai étudié la géographie, les mathématiques, la physique, et j’ai également passé un AS-level [examen supplémentaire sur une matière spécifique] en maths.
Je suis allé à l’université de Glasgow pour étudier l’ingénierie mécanique et j’ai obtenu ma licence avant de me retrouver ici. Je suis probablement une sorte d’anomalie dans la mesure où j’ai postulé sur un coup de tête parce que je ne pensais pas que j’allais décrocher le poste.
Je commençais tout juste à m’intéresser à la Formule 1, mais ce qui me plaisait vraiment, c’était le côté ingénieux de cette discipline. C’est ce qui m’a attirée au départ, mais je ne pensais pas du tout que j’obtiendrais le poste. J’ai pensé qu’un stage serait un très bon moyen d’acquérir une expérience professionnelle tout en suivant des cours universitaires pouvant être très théoriques.
Est-ce que le fait d’encourager les jeunes carrières et d’intégrer des personnes très jeunes aide Williams à réussir ?
Je pense que oui, je crois que cela aide à développer l’équipe. Ce qu’il y a d’extraordinaire chez Williams, c’est qu’il y a plein de gens qui sont issus de programmes de jeunes carrières, donc tout le monde sait comment vous soutenir parce qu’ils sont tous passés par là eux-mêmes.
Une grande partie de mon équipe est composée d’anciens stagiaires, ce qui est très bien car tout le monde est déjà intégré à l’équipe et connaît le mode de travail et de formation de Williams.
Par exemple, mon approche peut être très différente de quelqu’un qui vient de l’aérospatial. C’est parce que j’ai appris à tout faire dans l’environnement de la F1. Ainsi, vous devenez vraiment bon en étant formé pour travailler à la manière de la Formule 1, si vous voulez.
Photo : Jo Kingman, SNS Digital UK
Quel a été ton moment le plus fort depuis que tu travailles ici ? Y a-t-il des moments où tu dois « te pincer » pour y croire ?
Je pense que c’est le fait de voir sur la voiture certaines des pièces que j’ai contribué à mettre au point. C’est probablement le premier grand plaisir que j’ai ressenti : « Oh, c’est vrai, c’est vraiment moi qui fais ça ! »
De même, lorsque j’ai assisté à mes premières grosses réunions avec des cadres et que j’ai reçu des retours positifs, j’ai toujours trouvé que c’est généralement après coup que j’ai réagi en me disant : « C’est moi qui ai fait ça » ou « C’était vraiment impressionnant ».
Le premier projet que j’ai géré lors de mon stage était énorme. On l’a sorti, on l’a lancé, on l’a fait fabriquer, on l’a vu être confectionné et je pouvais dire que j’avais participé à la conception de tout ça.
Il y a des choses qui peuvent se retrouver sur un post Instagram et c’est un sentiment étrange, mais c’est plutôt cool, et puis James Vowles envoie un e-mail pour parler de la compétition et d’autres choses de ce genre. C’est vraiment génial d’être impliqué là-dedans et d’avoir ce lien avec la piste.
Fleur Vermeulen – Stage de longue durée en aérodynamique
Fleur Vermeulen
Photo : Jo Kingman, SNS Digital UK
Fleur, 23 ans, est ingénieure en aérodynamique en stage de longue durée chez Williams. Elle a obtenu une licence en ingénierie aérospatiale à l’université technique de Delft, et prépare actuellement un master en aérodynamique, qu’elle terminera en 2026.
En 2022, elle a rejoint Delft Formula Student Team en tant qu’ingénieure aérodynamique. Fleur et d’autres étudiants avec elle ont conçu, construit et fait courir leur propre voiture. Elle est très passionnée par son travail et motivée par l’innovation dans l’industrie du sport automobile.
Qu’est-ce qui t’a attirée vers un programme pour jeunes diplômés chez Williams ?
Je fais ce stage entre deux années d’université, donc ça donne vraiment beaucoup d’expérience avant même d’obtenir un diplôme. C’est vraiment génial : on apprend bien plus qu’en restant simplement à l’université. Et je pense que Williams mise beaucoup sur les jeunes talents, c’est une structure assez familiale, et ça m’a vraiment attirée.
On voit tout, absolument toutes les étapes, surtout dans ce programme pour jeunes. On découvre aussi les autres stagiaires, donc je ne vois pas seulement ce que je fais moi, je vois ce qui se passe dans l’atelier, dans le bureau d’études, on voit toutes les parties et c’est important.
Tu réalises vraiment où tu es et ce que tu fais ?
Il m’a fallu quelques mois pour me dire « Wow, je suis vraiment là », mais maintenant ça fait huit mois, et c’est toujours aussi bien. Ils nous donnent vraiment la responsabilité d’essayer de corriger ou d’améliorer la voiture.
Je pensais que j’allais juste observer, suivre un peu ce que les gens font, mais dès le début, c’était : « Voilà ta partie, vas-y, regarde ce que tu peux faire, essaie d’améliorer des choses qu’on n’a peut-être pas vues ». Donc ça a été un vrai choc !
Photo de: Jo Kingman, SNS Digital UK
Que représente pour toi le fait d’avoir James Vowles, quelqu’un d’aussi impliqué dans ces programmes, à la tête de l’équipe ?
On en parle beaucoup. Avant même de postuler, je l’avais entendu en parler plus que n’importe quel autre directeur d’équipe. Chez Williams, ils apprécient vraiment les jeunes en début de carrière, et ils en veulent davantage. Ça m’a vraiment fait penser que ce serait un bon endroit pour moi.
Et maintenant que je suis ici, je vois qu’ils veillent à ce qu’on ait toujours quelqu’un à qui parler, ils organisent plein de réunions avec les autres stagiaires, donc on peut toujours voir ce que font les autres. C’est vraiment chouette.
C’est super de le voir promouvoir ça, parce qu’il sait que c’est l’avenir. C’est un bon point de départ pour donner envie aux gens de rejoindre ces programmes, et de leur montrer à quel point c’est une bonne expérience. Et il y a de grandes chances de rester ici et d’en faire plus. C’est vraiment encourageant.
Il vient aussi nous parler, il nous fait de petits discours, donc ce n’est pas juste de belles paroles en public : il montre vraiment qu’il veut nous aider à progresser.
Reece Gerring – Apprenti en électronique
Reece Gerring
Photo : Jo Kingman, SNS Digital UK
Reece est apprenti en électronique chez Williams, où il se spécialise dans le câblage, les essais et l’étalonnage de systèmes électroniques avancés. Intéressé par la technologie et passionné depuis toujours par le sport automobile, Reece s’efforce de développer les compétences techniques et la précision requises en menant ses études parallèlement à son travail.
Auparavant, il a fréquenté le Cirencester College, où il a obtenu un diplôme en développement des activités physiques et sportives, tout en travaillant chez Screwfix, où il a acquis une connaissance approfondie de l’outillage et de l’équipement d’ingénierie.
Lorsque tu as déposé ta candidature, quelles étaient tes principales aspirations ? Que voulais-tu accomplir ?
Je pense que mes aspirations et mes ambitions n’ont pas beaucoup changé depuis. La Formule 1 a toujours été une de mes passions, et l’objectif était de prouver que j’y avais ma place. Je veux gravir les échelons et prouver que j’ai ma place parmi les meilleurs ingénieurs du monde.
Le sport a toujours été une de mes grandes passions, et l’université n’a été pour moi qu’une affaire de sport. J’ai réalisé que je voulais vraiment faire quelque chose qui me passionne et j’ai toujours eu une passion pour la F1, alors je me suis dit que j’allais tenter ma chance.
Est-il plus facile de se sentir à l’aise quand on a autour de soi autant de personnes ayant suivi un parcours similaire ?
Je pense que oui. L’accent est mis sur les personnes en début de carrière, quelle que soit la place que l’on occupe dans l’entreprise. Par exemple, j’ai essayé de comprendre comment fonctionne chaque département, et dans chacun d’eux, il y a plusieurs apprentis ou jeunes diplômés. Où que l’on aille, on en trouve.
C’est sympa à voir, et ça me montre qu’il y a un soutien pour moi, et aussi qu’ils arrivent à transmettre de bons conseils. Il y a un très bon réseau. Je sais que je peux m’adresser à n’importe quel formateur ou apprenti pour obtenir des conseils sur le travail à l’université ou sur le travail ici aussi.
Williams Early Careers programme
Photo by: Jo Kingman, SNS Digital UK
Tu as parlé d’ambition tout à l’heure. As-tu une ambition précise, ou es-tu content que ton parcours emprunte différentes voies ?
Je serai heureux où que me mène mon parcours, mais je travaillerai dur pour gravir les échelons, peu importe où ça me porte. Je n’en suis pas encore sûr. J’ai toujours eu un petit faible pour Williams, parce que mon père faisait partie de l’équipe de test au début des années 2000, mais c’est encore un peu plus fort maintenant.
Quel conseil donnerais-tu aux prochaines promotions qui participeront aux programmes de Williams pour les jeunes carrières ?
Honnêtement, je pense qu’il suffit d’apprécier l’opportunité que l’on a. On a de la chance d’être là où l’on est. Évidemment, pour en arriver là, il faut avoir les compétences et l’ambition nécessaires, mais une fois qu’on y est, il faut en tirer profit au maximum. Il faut essayer d’apprendre tout ce que l’on peut des gens qui nous entourent, parce qu’il y a beaucoup de connaissances dans tous les départements.
Fleur Vermeulen, Aaliyah Ascroft et Reece Gerring
Photo : Jo Kingman, SNS Digital UK
Les histoires d’Aaliyah, Fleur et Reece vous incitent à déposer votre candidature pour un poste de débutant chez Williams ?
Le recrutement pour 2026 s’ouvrira dans le courant de l’année et les étudiants peuvent d’ores et déjà s’enregistrer et faire part de leur intérêt sur le nouveau site carrière de l’équipe :
https://careers.williamsf1.com/early-careers
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