ENTRETIEN – En recevant mercredi le dirigeant syrien pour sa première visite en Europe, la France fait preuve de «naïveté», pensant qu’elle va «tirer les dividendes de la situation», analyse Fabrice Balanche.

Fabrice Balanche est maître de conférences en géographie à l’Université Lyon-2. Spécialiste de la Syrie et du Moyen-Orient, il est notamment l’auteur des Leçons de la crise syrienne (Odile Jacob, 2024).

LE FIGARO.- Pour sa première visite en Europe , Ahmed al-Charaa sera reçu mercredi à Paris par Emmanuel Macron. Quels sont les enjeux de cette rencontre pour lui et le nouveau gouvernement syrien ? 

Fabrice BALANCHE.- Al-Charaa vient d’abord chercher une légitimité internationale. Pour l’instant, il a été reçu par des dirigeants arabes : le prince héritier d’Arabie saoudite, le président turc… L’émir du Qatar est même venu à Damas. Là, c’est la première fois qu’il se rend en Occident. Les États-Unis, c’est plus compliqué, parce que sa tête y était mise à prix il n’y a pas si longtemps. Donc, il se rend en Europe, c’est mieux que rien ! Ensuite, il veut une levée des sanctions, ce que les Européens ont déjà commencé à faire. Et puis il vient chercher de l’argent : lors…

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