La situation « est bloquée » entre la France et l’Algérie, a déclaré ce mardi 6 mai le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Dans ce contexte tendu, un déplacement d’une trentaine d’élus français est prévu en Algérie pour commémorer les massacres du 8 mai 1948, selon les informations du Figaro.
Un « signal positif fort »
La délégation, composée de députés et sénateurs comme Laurent Lhardit, Stéphane Peu, ou encore Sabrina Sebaihi, assistera aux cérémonies prévues à Alger le 8 mai, puis à Sétif le 10 mai, pour marquer les 80 ans de la répression coloniale ayant suivi les manifestations indépendantistes dans l’est algérien. Les autorités algériennes évoquent jusqu’à 45.000 victimes, un chiffre toujours sujet à controverse en France.
Ce déplacement intervient alors que la relation bilatérale est gelée depuis plusieurs mois, notamment après des expulsions croisées de diplomates. Pourtant, Alger a délivré les visas, un geste perçu comme un « signal positif fort », malgré la rupture officielle des échanges entre le Sénat algérien et son homologue français.
Pour Laurent Lhardit, cette visite vise à « soutenir le travail de mémoire » et à rappeler « l’intensité des liens entre les sociétés civiles » des deux pays. Un point d’ancrage que Paris semble vouloir préserver, dans l’espoir d’une relance du dialogue à moyen terme.
Le président français Emmanuel Macron avait décidé, le 15 avril, d’expulser « 12 agents servant dans le réseau consulaire et diplomatique algérien en France » et de rappeler son ambassadeur pour consultations en représailles à des expulsions similaires annoncées par l’Algérie.