Par
Thomas Corbet
Publié le
6 mai 2025 à 18h20
À même pas 20 ans, Simon Daroque a fait son arrivée dans le vestiaire du Stade Toulousain cette saison pour connaître ses premières feuilles de matchs en Top 14 et s’offrir le premier essai de sa carrière. Le demi de mêlée a accepté de se confier à Actu Rugby sur ses premiers pas, sur son parcours, ses idoles de jeunesse et son projet parallèle.
Simon Daroque : l’avenir de Toulouse à la mêlée
La passerelle Villefranche-de-Lauragais – Toulouse fonctionne bien ! Chez les filles, elle a d’ores et déjà permis l’éclosion de la capitaine Lou Roboam en Élite 1. Chez les garçons, c’est désormais Simon Daroque, qui aura 20 ans le 8 juin prochain, qui a porte le flambeau.
Les deux ont d’ailleurs évolué ensemble dans les catégories de jeunes qui permettent encore la mixité. Et comme son aînée d’un an, Simon Daroque ne se projetait pas forcément chez les Rouge et Noir quand il a commencé le rugby à l’âge de 5 ans.
« Quand on commence si jeune, on n’a pas forcément d’objectif en tête. Je voulais juste m’amuser avec les copains », sourit Simon. Mais quand on gratte un peu et qu’on lui demande s’il ne s’entrainait pas de temps en temps avec un maillot de Toulouse…
« Si, quand même ! J’ai toujours supporté le Stade. Quand on est de la région toulousaine, on est obligé. Enfin, on est obligé… Disons que c’est inévitable. Quand on est petit, c’est toujours un rêve. Jusqu’à mes années Cadet, je suis resté à Villefranche. Et en Cadet deuxième année, je suis venu au Stade tout simplement parce qu’ils ont décroché le téléphone. Évidemment, dès qu’ils m’ont appelé, je suis venu directement », raconte-t-il.
Pas de modèle, mais des idoles
Simon Daroque va faire du Simon Daroque, et de ce que l’on a déjà pu en voir lors de ses 5 apparitions cette saison en Top 14 (dont 2 titularisations), ce sera déjà pas mal.
« Je n’ai jamais vraiment eu de modèle », nous avoue celui qui joue, rappelons-le, dans le même club qu’un des meilleurs demis de mêlée de l’histoire de ce sport. Mais n’y voyez pas d’arrogance pour autant, car ça n’en est pas. Simplement, une forme d’insouciance et de fraîcheur.
Néanmoins, on ne connait pas de passionné de rugby qui n’ait pas eu quelques posters dans sa chambre étant plus petit ou qui n’ait pas étudié les performances de quelques idoles. Pour Simon Daroque, il s’agit de Jonny Wilkinson. Ou de Daniel Carter. Ou de Jonny… Bref, il n’a pas l’air d’être facile de trancher !
« Je n’ai pas eu de modèle particulier mais quand on est petit, il y a toujours des joueurs qu’on admire. Moi j’aimais bien Jonny Wilkinson, c’était la classe. Est-ce qu’il était plus fort que Daniel Carter ? C’est un débat compliqué parce que Carter, c’était quelque chose aussi… Je partirais sur Dan Carter parce que Wilkinson, malheureusement, il a arrêté un peu plus tôt, j’ai suivi Carter un peu plus longtemps. Mais si j’avais pu jouer avec l’un des deux, ça reste Wilkinson », finit-il par choisir.
Simon Daroque a inscrit son premier essai en Top 14 lors du match de la 22e journée contre Castres. (©IconSport)Première saison avec les pros et premier essai
On a beau avoir l’insouciance de ses 19 ans, débarquer dans une équipe où évoluent joueurs du XV de France, du XV du Chardon et de la Rose, Pumas, auréolés de plusieurs titres en Top 14 et en Champions Cup, ça ne peut laisser personne indifférent.
Et certainement pas Simon Daroque : « Quand je suis entré dans le vestiaire pour la première fois, j’ai forcément été impressionné, parce que ce sont des joueurs que, pour certains, je regarde depuis que je suis tout petit. Lors des premiers entraînements, j’étais un peu sur la réserve. C’est complètement décalé, d’un coup tu t’entraînes avec des joueurs que tu voyais à la télé ! »
Mais rapidement, grâce à la bienveillance du groupe, notamment de Paul Graou qui l’a pris sous son aile, celui qui est devenu pensionnaire d’Ernest-Wallon en 2021 a pu prendre ses marques.
« Après quelques entraînements, je me suis hyper bien entendu avec Paul Graou. Comme on joue au même poste, on était proches sur les exercices, on était souvent ensemble. Les mecs m’ont donné des conseils, m’ont dit que si j’avais des questions par rapport à quoi que ce soit, ils étaient là pour m’aider », explique Simon Daroque.
Mis à l’aise, le jeune numéro 9 a pu commencer à montrer sa valeur lors de sa première titularisation à La Rochelle. Puis plus récemment lors de la 22e journée de Top 14 contre Castres, inscrivant au passage son premier essai en championnat. Et pas de n’importe quelle manière, au terme d’une course de soutien que n’aurait pas reniée Antoine Dupont en personne !
« Je me souviens bien de l’action, je vois à l’extérieur que les mecs ferment. Et je me dis, Thomas (Ramos, ndlr) va garder la balle. Donc, j’essaie de passer dans le dos de la défense pour être à son soutien. Il y a Matthis, entre-temps, qui est servi, je regarde en face, je vois qu’il y a juste l’arrière, qu’il reste un 2 contre 1 à jouer avec moi. Je l’appelle bien, je crie pour être sûr qu’il soit au courant que je suis là et il me met le ballon dans les mains, il me donne un caviar », détaille-t-il.
Dit comme ça, il faut bien avouer que ça a l’air simple !
Un projet professionnel en parallèle
A priori, Simon Daroque a une jolie carrière devant lui, où qu’elle s’inscrive, et il a tout le temps de voir venir. Ce qui ne l’empêche pas de préparer déjà son autre projet professionnel.
« Je fais des études pour devenir manipulateur radio, c’est la personne qui fait passer tous les examens médicaux, IRM, scanner, radiothérapie, radio classique. J’ai toujours voulu évoluer dans le milieu paramédical et j’ai découvert ce métier de manipulateur radio, ça m’a vite plu, parce qu’il y a ce côté vraiment en contact avec la personne, mais aussi tout le côté technique de la machine », nous explique-t-il.
Mais avant de manipuler machine et patients, espérons déjà le voir manipuler le ballon ovale quelques années, comme il a déjà montré qu’il était capable de le faire.
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