ENTRETIEN – Personnalité solaire et véritable battante, la mère au foyer de 34 ans installée dans l’Ain a donné une nouvelle dimension à son aventure après l’élimination de son amie Louise.
« Maxime est tellement bête, il se venge sur Louise, je trouve ça nul. Je n’ai plus aucun respect pour cette personne. » Au matin du 27e jour de « Koh-Lanta, la revanche des 4 terres » tourné l’automne dernier aux Philippines, Gaëlle a exprimé face caméra son ressentiment pour celui qui était son allié dans l’équipe de l’Est. Sacrifié par les quatre ambassadeurs (Frédéric, Louise, Maël et Pierre-Marie), Maxime a pu faire son retour grâce à l’abandon médical de Frédéric et se venger de Louise en contribuant à son élimination au conseil.
« Cela me choque, c’était à toi Maxime de prendre tes responsabilités et d’aller aux ambassadeurs pour défendre ta tribu verte, lui a ouvertement reproché Gaëlle. Tu es juste un petit joueur. » Loin de baisser les bras, la mère au foyer de 34 ans a pris sa destinée en main en cherchant et en trouvant un précieux collier d’immunité.
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LE FIGARO. – Vous vous illustrez par votre investissement et votre franc-parler dans « Koh-Lanta », est-ce quelque chose que vous avez cherché à canaliser ?
Gaëlle. – Je n’ai pas calculé mon aventure, je suis allée là-bas en me disant que je voulais tout vivre à 200% et pour me découvrir aussi. Quand on arrive à ce stade du jeu, on a faim et on ne dort pas bien. Tout ce qu’on exprime est sans filtre, on ne pense plus aux caméras et on n’imagine pas que ça va être vu à la télé. Tout ce qu’on va dire est vrai, authentique et brut de décoffrage.
Tous les sentiments sont exacerbés et notamment votre colère contre Maxime après l’élimination de Louise …
Oui, j’étais très en colère et j’ai mis énormément de temps à m’en remettre. Je ne pensais vraiment pas qu’il pouvait prendre une revanche sur Louise à ce moment-là du jeu et de cette manière-là. Avec le recul, je vois les choses différemment, ça me paraît beaucoup plus compréhensible. Mais, sur l’instant, je trouvais que c’était trop facile de s’en prendre à la plus jeune et à celle qui était en train de briller sur les épreuves. Cela m’a vraiment mis hors de moi. Je me suis sentie tellement impuissante de ne pas avoir pu la protéger et de rien avoir vu venir. J’étais aussi en colère contre moi-même. Louise était comme une petite sœur pour moi.
Vous ne vouliez plus participer à la vie du camp ni continuer à trouver à manger pour tout le monde…
Je ne pouvais pas faire semblant avec les autres. J’ai mis énormément de temps à redescendre. Je n’étais pas du tout dans le calcul de la bonne attitude à avoir pour rester dans le jeu. J’étais juste en train de vivre mes émotions et il me fallait un temps pour redescendre et retourner dans la partie.
Gaëlle et Louise dans « Koh-Lanta, la revanche des 4 terres »
Capture écran TF1
« Joana s’est tiré une balle dans le pied toute seule »
Gaëlle, candidate de « Koh-Lanta, la revanche des 4 terres »
Dans le récit de l’aventure, vous semblez revenir assez rapidement auprès des autres et de Maxime également…
Nous sommes dans un jeu et dans un certain contexte. J’ai passé énormément de temps dans la forêt, seule, et cela m’a apaisé. La nature m’apaise énormément. J’ai mis ce temps à profit pour retrouver la paix dans mon âme et dans mon cœur. Cela m’a permis de me recentrer et de me focaliser sur les bonnes actions à réaliser pour avancer dans le jeu. En me baladant dans la forêt, j’ai trouvé de la canne à sucre et du manioc. Je revenais rarement bredouille de mes longues expéditions. Mais j’y passais des heures ! Et le collier d’immunité, c’est le jackpot ! (Rires.)
Lors du conseil, qu’est-ce qui vous a donné la certitude de ne pas sortir votre collier d’immunité ?
Quand Joana finit dernière de l’épreuve d’immunité, elle se retrouve avec une voix contre elle. À son retour sur le camp, elle s’est affolée dans tous les sens et s’est tiré une balle dans le pied toute seule. Je me suis sentie en sécurité et cela m’a paru évident que ce serait elle qui sortirait. Tout le monde en avait un peu gros sur la patate avec elle. Il était temps.
Votre démarche de réconciliation avec Maxime était-elle sincère ou pour le jeu ?
J’en avais gros sur la patate mais pour mon alliance de départ, pour le jeu, pour essayer de le comprendre aussi, je me suis dit que je ne devais pas trimbaler cette colère jusqu’à la fin de l’aventure. Humainement, nous avons vécu des trucs forts avec Maxime durant les premiers jours avec l’équipe de l’Est. Stratégiquement, j’ai besoin que mon alliance soit solide pour avoir suffisamment de voix pour durer dans le jeu. J’ai voulu savoir quel était l’état d’esprit de Maxime vis-à-vis de son alliance de départ.
Gaëlle et Maxime dans « Koh-Lanta, la revanche des 4 terres »
Capture écran TF1
« Maxime s’est borné à me dire qu’il avait vécu un traumatisme et qu’il avait souffert de son élimination »
Gaëlle, candidate de « Koh-Lanta, la revanche des 4 terres »
Comment expliquez-vous l’absence de dialogue entre Louise et Maxime entre le retour dans le jeu de ce dernier et le conseil ?
Moi-même, j’ai très peu parlé avec lui dans ce laps de temps. Je reconnais que c’est étonnant, je ne sais même pas pourquoi. Je pense qu’il y avait une sorte de gêne et de malaise, on n’osait pas briser la glace. Il n’a pas cherché non plus à discuter avec nous. Avec Céline, nous avions juste eu le temps de lui parler de notre position avant les ambassadeurs. Nous n’avions pas demandé à nos ambassadeurs qu’il soit désigné mais avions précisé que, à choisir entre lui et Louise, nous préférions garder Louise. Je pensais qu’il avait compris…
La rancune de Maxime s’est focalisée sur Louise…
Depuis l’équipe des Rouges où nous nous trouvions, nous avions vu que Louise n’était au mieux physiquement et moralement. Elle n’était pas dans sa pleine puissance avant la réunification et donc pas assez solide pour être envoyée aux ambassadeurs. Face à elle, elle avait trois hommes plus âgés qui avaient de l’expérience dans les négociations. Elle était désavantagée, elle avait des circonstances atténuantes et c’est ce que j’ai tenté d’expliquer à Maxime. Mais il s’est borné à me dire qu’il avait vécu un traumatisme et qu’il avait souffert de son élimination. Il n’entendait pas mes arguments à ce moment-là. Il était dans sa colère et son esprit de vengeance.
Vous semblez très bien connaître les rouages de « Koh-Lanta », quel a été le déclic de votre inscription ?
J’ai souvent regardé l’émission effectivement, j’ai postulé huit fois avant d’être retenue. C’est une aventure qui m’a toujours plu. J’étais vraiment motivée. C’est un petit peu un rêve de jeune fille. J’ai commencé à postuler, j’avais 20 ans et c’était devenu un peu rituel chaque année d’envoyer mon inscription. Je me disais qu’un jour, ça marcherait. C’est le côté dépassement de soi et aventure humaine qui m’attiraient. J’aime l’intensité de ce genre d’expérience, c’est ce que je recherche dans mon quotidien.
Gaëlle dans « Koh-Lanta, la revanche des 4 terres »
Capture écran TF1
« Mes filles sont super fières, elles ont des étoiles dans les yeux »
Gaëlle, candidate de « Koh-Lanta, la revanche des 4 terres »
Était-ce la première fois que vous vous sépariez aussi longtemps de vos deux filles ?
Oui, le maximum qu’on avait fait, c’était trois semaines dans un contexte où nous pouvions nous appeler, nous parler, faire des vidéos, nous écrire… Donc aussi longtemps et sans nouvelles, c’était la première fois. Mais je suis partie l’esprit tranquille parce que j’ai 100% confiance en leur papa et en leurs grands-parents. Je savais qu’elles étaient entre de bonnes mains. Lorsque nous nous sommes retrouvées, nous avons mis nos matelas dans la même chambre et nous avons dormi chaque nuit ensemble pendant trois semaines.
Que pensent-elles de leur maman dans « Koh-Lanta » ?
Elles sont super fières, elles ont des étoiles dans les yeux. Elles étaient en stress total devant l’épreuve de tir à l’arc où j’ai failli me faire éliminer. Quand elles ont compris que j’étais sauvée, elles ont explosé de joie. C’est génial de vivre ça avec elles, c’est incroyable. Quand on se promène, elles vont voir les gens pour leur dire qu’il y a Gaëlle de « Koh-Lanta ». (Rires.)
Quel est votre parcours personnel ?
J’ai beaucoup bougé, j’ai un parcours assez atypique. J’ai grandi en Guadeloupe jusqu’à mes 17 ans puis je suis arrivé en métropole à Lyon où j’ai passé mon bac. J’ai travaillé dans la restauration parce que je ne savais pas exactement quoi faire avec mes études. J’ai préféré expérimenter et vivre les choses pour apprendre. La meilleure école est celle de la vie. Au début, j’étais hyper timide, je n’arrivais pas à m’exprimer face aux gens. Et, au bout d’un an, je suis passée assistante manager, j’avais une équipe de huit personnes à gérer. J’ai travaillé dans la vente de vêtements et de chaussures.
Gaëlle lit le courrier de ses filles dans « Koh-Lanta, la revanche des 4 terres »
Capture écran TF1
« La rupture avec mon compagnon, le papa de mes filles, a été un gros électrochoc »
Gaëlle, candidate de « Koh-Lanta, la revanche des 4 terres »
À quel moment êtes-vous devenue maman ?
J’avais 23 ans, j’ai eu une crise existentielle, des questionnements sur le monde dans lequel on vit. J’ai tout plaqué pour partir vivre avec mon compagnon et notre enfant dans des écovillages pendant 5 ou 6 ans. Nous avons travaillé dans des fermes en mode WWOOFing. Nous travaillions en étant nourris, logés, blanchis. J’ai fait plein de choses incroyables, hyper spirituelles. Vivre en communauté m’a appris plein de choses.
Comment vous êtes revenue à votre vie de citadine ?
C’est arrivé avec la naissance de ma deuxième fille. Elle est née à la maison, dans une piscine d’accouchement. C’était une expérience incroyable. J’ai toujours aimé le développement personnel et j’avais envie de transmettre ce que j’avais acquis. Je me suis formée dans le coaching, j’ai créé mon entreprise, j’ai accompagné des gens dans des reconversions professionnelles et dans leur épanouissement personnel.
Le sport occupe une place importante également dans votre quotidien…
Petite, à l’école, j’ai toujours fait énormément de sport. Même au lycée, je faisais des heures en plus dans le sport. Le sport a toujours été présent dans ma vie sauf pendant cette période un peu écolo où j’étais en quête de plus de spiritualité. La rupture avec mon compagnon, le papa de mes filles, a été un gros électrochoc. Je me suis retrouvée toute seule avec une entreprise à gérer, une maison à rénover et deux enfants. Je me suis plongée dans le sport pour ressentir que j’avais la force physique et mentale pour tout gérer.
L’expérience de « Koh-Lanta » a-t-elle bouleversé des choses dans votre vie ?
Oui, un truc tout simple mais qui veut dire beaucoup aussi : mes cheveux. En tant qu’Antillaise et femme métisse, j’avais un complexe. Je les attachais tout le temps ou je faisais des tresses. Depuis mon retour de « Koh-Lanta », je les lâche et je les garde au naturel. Quand je me vois dans l’émission, je me trouve beaucoup plus belle avec les cheveux lâchés. C’est une belle victoire pour moi d’être venue à bout de ce complexe. J’applique aussi dans ma vie cette confiance mutuelle que j’avais avec mes alliés de « Koh-Lanta » et qui m’a permis d’avancer. Je me dis qu’il faut s’entourer des bonnes personnes et avancer ensemble. Je lâche un petit peu ce côté femme forte indépendante qui veut tout faire toute seule. J’accepte un petit peu plus d’aide au quotidien. J’accepte de m’investir aussi plus dans d’autres relations.
Quelle est la signification de votre tatouage à la base de votre cou ?
C’est un symbole de renaissance. La fleur de lotus naît dans la boue, elle s’élève et elle est magnifique. C’est pour me rappeler que peu importe d’où on part, on peut réussir à faire de très belles choses et s’épanouir. Il y a aussi un petit soleil et une petite lune, ce sont les énergies féminines et masculines. J’aime bien ce côté-là chez moi. Je peux être dans ma masculinité par rapport à ma force, mais je peux aussi être quelqu’un de très doux. C’est pour me rappeler qu’il n’y a pas de choix à faire entre masculin et féminin. Et il y a une petite flèche pour me dire de lever la tête, de ne pas avoir honte, de ne pas être gênée, de toujours garder la tête haute quoi qu’il arrive.
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