Dans une demi-finale retour totalement dingue, l’Inter Milan a dominé le FC Barcelone (4-3, a.p.) et se qualifie ainsi pour la finale de la Ligue des champions. Inoubliable.

« Le football existe pour transmettre et vivre des émotions. » Ce fut le cas mardi soir à Milan. Dans l’antre fiévreux et passionné de Giuseppe Meazza, l’Inter et le FC Barcelone nous ont offert ce que le ballon rond peut procurer de plus fort, de plus fou, de plus transcendant. Pour cette demi-finale retour que tout le monde attendait – après un premier acte fabuleux la semaine passée en Catalogne (3-3) – Blaugranas et Nerazzurri ont remis le couvert pour proposer un nouveau spectacle magistral (4-3, a.p.), qui restera dans les annales.

L’Inter affamée d’entrée

Les Milanais, portés par le bouillant public de San Siro, ont attaqué cette seconde joute pied au plancher, guidés par un excellent Marcus Thuram. Longtemps incertain pour cet ultime choc face au Barça, le capitaine interiste Lautaro Martinez a engendré le premier frisson de cette grande soirée (1-0, 21e), afin de faire rugir les supporters de la Curva Nord, euphoriques. Habités, les hommes de Simone Inzaghi ont asséné un deuxième coup aux Blaugranas peu avant la pause, sur un penalty parfaitement transformé par Hakan Calhanoglu (2-0, 45e+1). L’inter filait, alors, vers Munich, où se déroulera la finale le 31 mai.

Lautaro Martinez a ouvert le chemin à l’Inter.
Alessandro Garofalo / REUTERS

Le Barça, ressuscité en six minutes

Dos au mur et au bord du gouffre, les Barcelonais sont repartis au combat revigorés et revitalisés, comme si le score était toujours nul et vierge. Quelques minutes avant l’heure de jeu, Eric Garcia a rallumé la flamme et les espoirs blaugranas en reprenant magnifiquement un centre venu de la gauche (2-1, 54e). Un but qui a sonné la révolte catalane, emmenée par le prodigieux Lamine Yamal – auteur d’une prestation fantastique lors du match aller – intenable également lors de cette manche retour.

Ligue des champions : buts, parades, coups de théâtre… Les images d’une soirée de folie

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Dans la foulée de la réduction du score espagnole, Dani Olmo a remis les deux équipes à égalité, pour replonger, une seconde fois, cette double confrontation dans l’irrationnel (2-2, 60e). Tout était à refaire pour l’Inter, alors acculée en défense, subissant les assauts frénétiques du Barça. Une pression colossale qui a eu raison une troisième fois des Milanais, punis par l’inévitable Raphinha (2-3, 87e). À quelques instants du coup de sifflet final, alors que les Nerazzurri paraissaient impuissants et résignés pour de bon, Francesco Acerbi est sorti de nulle part pour envoyer les deux formations en prolongations (3-3, 90e+3). Le score cumulé sur la double confrontation était alors de 6-6. Mythique.

Raphinha pensait avoir offert la victoire aux siens.
Alessandro Garofalo / REUTERS

Éternels Nerazzurri, maudits Blaugranas

Après 180 minutes de pure folie, une demi-heure devait départager les deux équipes. Et dans ce moment décisif, ce sont les Lombards qui ont eu le dernier mot. Revenus des enfers et guidés par une rage incontrôlable, les Interistes ont appliqué le coup de grâce au Barça, par l’intermédiaire de l’entrant Davide Frattesi, auteur d’un sublime enchaînement (99e, 4-3). Assommés et concassés par un scénario a en perdre la raison, les Barcelonais n’ont jamais pu revenir une énième fois au score, dépités par la résilience indestructible des Nerazzurri.

Yann Sommer héroïque

Les Catalans, jetant leurs dernières forces dans la bataille et tentant de mettre une dernière fois sur orbite leur joyau Yamal, ont buté sur le gardien de l’Inter, Yann Sommer, en état de grâce. Le portier de 37 ans – auteur de sept arrêts dans cette rencontre – a tout simplement écœuré Barcelone, homme du match et de cette qualification milanaise. Parfait jusqu’au bout, le Suisse a envoyé son équipe en finale de Ligue des champions, pour la deuxième fois en trois ans. De leur côté, les Catalans, dépassés par la tournure des événements – qui ont encaissé dix buts sur leurs trois dernières sorties en C1 – sont passés à deux doigts de retrouver le sommet du football européen. Bondé de talent, le onze d’Hansi Flick a montré ses lacunes dans cette demi-finale somptueuse, notamment défensives, avant de se fracasser sur l’expérience interiste.

Yann Sommer a sauvé son équipe à de nombreuses reprises.
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En finale, les Nerazzurri affronteront soit le PSG ou Arsenal, qui se départageront demain au Parc des Princes. Auteur d’une performance majestueuse, à l’issue d’une double confrontation historique, les Lombards tenteront de décrocher à la fin du mois en Allemagne leur quatrième titre continental. Une fin de compétition qui pourrait être en apothéose pour ces derniers, qui ont (déjà) marqué les esprits à l’issue de cette demi-finale de Ligue des champions, qui pourrait être considérée comme la plus grande de l’histoire.

Francesco Acerbi et Simone Inzaghi exultent.
Alessandro Garofalo / REUTERS