Les fouilles archéologiques préventives menacées ? C’est ce que craint le collectif des archéologues nantais (Clan) au regard du projet de loi de simplification de la vie économique en cours d’examen à l’Assemblée nationale. L’un des amendements propose en effet de supprimer l’archéologie préventive pour les projets considérés d’intérêt national.

Coupes budgétaires et volonté politique

Ce samedi 10 mai 2025, à 15 h, le Clan, constitué en 2019 au moment de la réforme du chômage, rassemblera ses troupes devant le Musée Dobrée, à Nantes, pour sensibiliser le public aux risques de disparition de cette discipline.  C’est la cristallisation de deux problématiques : les coupes budgétaires dans l’archéologie préventive et la volonté politique de certains de diminuer le nombre de diagnostics archéologiques préventifs , explique Fabien Lesguer, du collectif qui regroupe une trentaine d’archéologues de collectivités, de l’INRAP, du CNRS ou du privé,  dont beaucoup de précaires .

« La remise en cause d’un système »

Dans le même temps, l’État a demandé aux services régionaux de l’archéologie (SRA), rattachés aux Direction régionales des affaires culturelles (Drac), de réduire le nombre de diagnostics archéologiques, préalables à d’éventuelles fouilles préventives.  C’est inquiétant car les SRA sont déjà en sous-effectif. C’est la remise en cause d’un système qui fonctionne depuis 2001 , tonne Fabien Lesguer. Il déplore  un risque de destruction d’éléments du patrimoine. Les sites préhistoriques qui laissent peu de traces et sont donc peu visibles seront les plus impactés. Mais ça va toucher toutes les époques . S’y ajoute également le risque de réduction du nombre d’archéologues, où les emplois sont déjà très précaires.

28 autorisations de fouilles en 2024 en Pays de la Loire

Dans les Pays de la Loire, le nombre d’archéologues, tous secteurs confondus, s’élève entre 250 et 300. « En 2024, nous avons eu 145 prescriptions de diagnostics, soit environ 5,23 % des dossiers d’aménagement et seulement 28 autorisations de fouilles (1,73 % des dossiers). À l’échelle nationale, sur les 50 842 dossiers d’aménagement reçus par les DRAC, seulement 1, 47 % ont abouti à une fouille », détaille Fabien Lesguer.