C’est actuellement un grand atelier où les bus de la RATP se refont une santé dans le quartier de Championnet, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. D’ici quelques années, 400 logements devraient y pousser. Idem à deux pas de la porte d’Italie (XIIIe), où un atelier de maintenance dédié aux métros devrait céder sa place à 450 appartements.

La création de ces nouveaux immeubles a été actée ce mardi soir à l’Hôtel de Ville de Paris. Anne Hidalgo, la maire socialiste de Paris, et Jean Castex, le PDG de la RATP, ont signé un nouveau protocole qui vise à créer 1 500 logements à horizon 2034 sur des sites industriels qui appartiennent pour la plupart à l’entreprise publique de transports.

« Un partenariat gagnant-gagnant », d’après Anne Hidalgo

Parmi eux, 60 % seront des logements dits abordables, dont au moins 40 % seront des logements sociaux construits par RATP Habitat, la filiale dédiée à la construction de logements sociaux de la RATP. « La loi prévoit que sur 100 logements sociaux créés, 30 % vont à l’État, 50 % à la Ville de Paris et 20 % à la RATP », précise la régie publique. Le nouvel accord signé devrait, cette fois-ci, permettre à la RATP de récupérer une partie des 50 % de logements normalement destinés à la Ville de Paris. « La proportion sera fluctuante en fonction des opérations », complète la RATP.

Un partenariat présenté comme « efficace et gagnant-gagnant » par Anne Hidalgo, qui permet de transformer « un certain nombre de sites pour y produire du logement » mais aussi de loger « des personnes qui font fonctionner la ville ».

« Nous avons mis le paquet »

Un point crucial pour le patron de la RATP. « Trois quarts de nos agents sont essentiels à la continuité de la vie de la nation. Or, la moitié d’entre eux habitent à 20 km de leur lieu de travail, et 20 % sont à 40 km, souvent parce qu’ils n’ont pas les moyens de loger plus près. » Un éloignement qui aurait, selon lui, un impact sur l’absentéisme des agents mais aussi sur l’attractivité de l’entreprise. Autre chiffre rappelé par l’ex-Premier ministre : plus de 3 000 demandes de logement social ne pourraient pas être satisfaite à la RATP. « C’est pour ça que nous avons mis le paquet », insiste Jean Castex.

En plus des futurs logements créés, la RATP devrait également bénéficier d’une partie des immeubles préemptés par la Ville de Paris. « Nous préemptons environ 2 000 logements par an, contextualise Jacques Baudrier, adjoint (PCF) au logement d’Anne Hidalgo. Nous allons déléguer ce droit de préemption à la RATP pour certains d’entre eux. »

Une nouveauté par rapport au premier protocole conclu entre la Ville et la RATP en 2014. Dans ce cadre, 1 442 logements ont été construits, d’après les chiffres des deux parties prenantes, dont 1 153 logements sociaux.