Prescrit, entre autres, dans le traitement des accès douloureux paroxystiques (ADP) chez les patients adultes que la morphine ne suffit plus à soulager pour traiter les douleurs chroniques d’origine cancéreuse, le fentanyl a été détourné par certains. Le dictionnaire Vidal, qui compile des résumés des caractéristiques de médicaments, explique qu’il “présente un effet analgésique rapide et une courte durée d’action”. “Aux effets environ 100 fois plus puissant que celui de la morphine”, ce produit de synthèse peu coûteux s’avère cinquante fois plus létal que l’héroïne lorsqu’il est mal coupé. Souvent mélangé à d’autres substances, sa consommation a fait au moins 75 000 morts aux États-Unis en 2023, certains médias en recensant près de 100 000. Fin 2024, le média en ligne Brut a rencontré Buddy Osborn, un ancien boxeur devenu pasteur, qui tente de venir en aide aux personnes accros au fentanyl.
Il vit à Kensington, un quartier de Philadelphie, la plus grande ville de Pennsylvanie. Tels des zombies, des toxicomanes errent dans les rues où des bénévoles s’assurent que l’un respire encore, qu’un autre va “bien”, etc. Ils sont des centaines dont la vie a été brisée par la consommation de fentanyl. Pour le pasteur, une seule chose peut permettre à ceux pris dans cet engrenage de s’en sortir : la foi. Âgé de 65 ans, il a créé il y a deux décennies une organisation, The Rock Ministries, qui a développé des programmes pour aider les consommateurs de drogues.
Les sirènes des ambulances
Dans les rues de Kensington, comme dans des quartiers d’autres villes américaines, le fentanyl a supplanté l’héroïne. Ceux pris au piège de cette drogue ont perdu toute dignité et estime de soi, décrit le pasteur habitué à entendre les sirènes des ambulances en permanence. Lui, a perdu une sœur et deux frères à cause des addictions. Alors avec l’aide de bénévoles, il tend la main à ceux qui ont déjà sombré et joue la carte de la prévention avec les jeunes du quartier.
Si les images de ce court documentaire sont extrêmement dures, elles ne laissent aucun doute sur la souffrance des consommateurs de fentanyl et la dureté de leur vie. Mais la réalité de leur situation est un bon moyen de montrer aux plus jeunes les effets des drogues, dont certains tentateurs ne leur parleront qu’en bien, afin de les inciter à en prendre.
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En France, un produit dans le viseur des autorités
Sur le territoire français, le fentanyl et les autres opioïdes sont dans la ligne de mire de la police, explique le site Vih.org. Si des saisies modestes ont eu lieu en France en 2023, les autorités restent vigilantes aux cocktails avec d’autres produits, comme la xylazine. Une saisie de 100 grammes de ce puissant anesthésiant vétérinaire a été réalisée à La Réunion en juin 2023. De quoi éveiller des soupçons quant à une éventuelle diffusion sur le territoire national.
Par ailleurs, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a pris les devants. Elle a, par exemple, contraint les industriels à réduire à 10 ou 15 comprimés les boîtes de tramadol, contre 30 auparavant, pour prévenir une crise de santé publique à l’américaine. L’ANSM avait déjà statué en 2020 pour réduire la durée de prescription à douze semaines.
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