Par

Brian Le Goff

Publié le

6 avr. 2025 à 17h50

C’est une mésaventure que Catherine n’est pas près d’oublier. Depuis décembre 2024, elle se bat pour faire annuler une « dette » auprès de sa banque secondaire, Carrefour Banque. Selon cette dernière, plusieurs paiements ont en effet été effectués avec ses numéros de carte bancaire, qui ont abouti grâce à une « authentification forte » par son numéro de téléphone. Mais la cliente réfute avoir validé ces paiements.

Un appel de sa banque principale

Pour Catherine, tout a débuté mi-décembre par un coup de téléphone de sa banque principale : « Elle m’a contactée pour me dire qu’il y avait un achat d’un montant trop important effectué avec ma carte Pass Carrefour sur mon compte, et me demander si c’était bien moi qui étais à l’initiative. En fait, cette carte bancaire Carrefour est directement connectée à mon compte principal, chez ma banque ordinaire. Je leur ai dit que je n’avais pas fait de paiement important avec ma carte. Ils ont donc bloqué le paiement. »

Sur conseil de sa banque principale, Catherine se rend dans son agence Carrefour Banque afin de faire opposition sur sa carte. « J’en ai pris une autre. Quand j’étais avec eux, on a aussi consulté mon relevé. On a découvert plusieurs paiements pour un montant total d’environ 3 600 euros dont le libellé de destination est un établissement de pompes funèbres dans le Cantal. »

Une somme considérée comme un crédit à rembourser

Si sa banque a bloqué les paiements effectués avec la carte Pass, Carrefour Banque les a, elle, exécutés. Elle n’a pas perdu d’argent, mais Carrefour Banque a placé cette somme sur la partie « crédit » du paiement par carte bancaire. Ainsi, la banque lui réclame l’intégralité de la somme versée à un tiers comme un crédit à rembourser.

Pourtant, elle leur indique ne pas être à l’origine de ces paiements.

Ils disent que j’ai validé le paiement en indiquant un code « Clé Secure » reçu par SMS. Mais, je n’ai jamais réceptionné de SMS.

Catherine
Victime d’une fraude bancaire

Avec sa fille, Fanny, Catherine contacte l’entreprise cantalienne qui lui explique avoir déjà été appelée en fin d’année dernière par la Gendarmerie pour une femme habitant à Lyon ayant subi la même situation. Mais cette dernière affaire a été classée sans suite, faute d’avoir trouvé le coupable.

Au-delà de ces paiements, un autre, pour un abonnement Netflix, a été remboursé par Carrefour Banque, « car il s’agissait d’un achat en ligne », précise Fanny, la fille de Catherine.

Carrefour Banque refuse d’annuler la « dette »

Elle contacte le service fraudes de la banque, mais on lui explique que ce ne sont pas eux qui s’occupent de ce genre de cas.

Aujourd’hui, ma mère reçoit des menaces d’actions de recouvrement si elle ne rembourse pas la somme. Ils parlent d’une authentification forte forcément validée par ma mère. Mais elle n’avait même pas l’application bancaire sur son téléphone. Carrefour Banque refuse également de nous donner les informations sur le modèle du téléphone sur lequel le paiement a été validé. Chez Carrefour Banque, tout le monde se renvoie la balle.

Fanny
Fille de Catherine, victime d’une fraude

En cherchant sur Internet, la fille de Catherine s’est rendu compte que cette fraude n’est pas nouvelle avec Carrefour Banque. En Vendée, une cliente de l’enseigne de supermarchés a, elle aussi, perdu 1 000 euros. La banque avait fini par la rembourser « à l’euro près » après son intégration à un groupe de victimes prêtes à attaquer l’enseigne en justice et la médiatisation de l’affaire, notamment à travers l’émission « Ça peut vous arriver » de Julien Courbet sur RTL.

« Ma mère est harcelée »

Dans ce contexte, Catherine et Fanny souhaitent alerter sur un problème qui semble récurrent pour Carrefour Banque. « Ma mère est harcelée par téléphone par des conseillers qui insistent très fortement pour qu’elle rembourse la somme due. On lui réclame 3 816,55 euros dont 160, 92 euros de retards de paiement ».

Fin mars 2025, malgré les justificatifs envoyés et les incohérences relevées par Catherine et Fanny et transmises à Carrefour Banque, cette dernière n’a pas voulu rembourser son ancienne cliente.

Toutefois, à titre commercial et exceptionnel, afin de mettre un terme à ce litige, nous vous proposons de prendre en charge 50 % des transactions contestées, soit 1 808,42 euros.

Carrefour Banque

Catherine et Fanny refusent cet arrangement, considérant n’être pas responsables de la fraude. Catherine a déposé une plainte au commissariat de police.

Contactée par actu Rennes le 26 mars 2025, Carrefour Banque n’a toujours pas répondu à nos sollicitations.

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