Alors que la direction de Lubrizol et les syndicats discutaient encore, ces derniers jours, de l’organisation future de l’entreprise, après le PSE annoncé en février 2025, l’industriel a renoncé à son plan, le 5 mai. Le fabricant d’additifs pour lubrifiants envisageait 169 licenciements à Rouen (145 salariés sur 391) et au Havre (24 sur 274). Un nombre ramené à 106, au cours des négociations. Finalement, Lubrizol indique que «depuis l’annonce de ce projet, le contexte international des chaînes d’approvisionnement a considérablement évolué (…), avec des pressions accrues sur les coûts et sur la disponibilité des matières premières, ce qui impacte significativement toute l’industrie chimique et ses clients».


Pourtant, trois mois plus tôt, l’entreprise mettait en avant des surcapacités de production, avec des lignes fonctionnant à 65% de leurs capacités. Elle affichait l’objectif de gagner en compétitivité, en diminuant ses charges de 29 millions d’euros, selon Cédric Barreau, délégué syndical central CFDT. Le syndicaliste s’attendait davantage à un report pour répondre aux nombreuses questions soulevées par la réorganisation : «le PSE manquait de réflexion. Il fallait notamment s’interroger sur les nouveaux postes et sur la charge de travail».


L’hypothèse d’un nouveau PSE en suspens


L’annulation du PSE sonne comme «une surprise» et suscite, malgré la bonne nouvelle pour l’emploi, «des incompréhensions. Beaucoup de salariés s’étaient projetés sur un départ, vers un nouvel emploi ou une retraite anticipée», poursuit Cédric Barreau. «Ils ont mis l’entreprise sens dessus dessous. Il y a une perte de confiance en une direction américaine du groupe qui est partie, bille en tête, avec de vieilles recettes», confie-t-il.


D’après le représentant CFDT, la grève de huit jours qui avait fait suite aux annonces de PSE, en février, a durement affecté le fonctionnement du groupe, s’ajoutant au contexte international. Reste que la direction de l’usine ne cache pas continuer à pâtir des problématiques de surproduction. L’hypothèse d’un futur nouveau PSE n’est pas écartée : les salariés comme les syndicats restent sur leur garde.

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