DR - Expérimenté depuis mars par la Direction des routes d’Île-de-France, le projet de voies réservées sur l’A 104 est contesté par trois communes riveraines.

DR – Expérimenté depuis mars par la Direction des routes d’Île-de-France, le projet de voies réservées sur l’A 104 est contesté par trois communes riveraines.

Tripler la part du covoiturage dans les trajets du quotidien à l’horizon 2030 tout en améliorant les temps de parcours : tel est l’objectif de l’État. Il est vrai qu’avec 15,5 millions de déplacements en voiture en Île-de-France, dont 8,7 millions effectués par des conducteurs seuls (chiffres 2017 de l’Observatoire de la mobilité en Île-de-France, NDLR), le covoiturage est devenu un moyen efficace pour lutter contre les embouteillages et la pollution.

C’est dans ce cadre que des voies réservées aux mobilités collectives sont actuellement expérimentées dans chaque sens de la circulation sur l’A 104 par la Direction des routes d’Île-de-France (DiRIF). Ce projet, en cours d’expérimentation depuis le 3 mars, concerne une partie du tronçon situé entre Le Pin et Mitry-Mory via Villeparisis.

Un premier bilan en septembre

Reposant sur les principes de la priorisation et du coupe-file, ces nouvelles voies sont réservées aux transports en commun, aux taxis et aux véhicules transportant deux personnes minimum. Tout automobiliste non autorisé à circuler sur ces voies encourt une amende de 135 euros.

“Un premier bilan sera effectué en septembre prochain, afin d’évaluer son efficacité, son impact sur la fluidité de la circulation et les conditions de sécurité. A l’issue de cette évaluation, il sera décidé de maintenir ou de suspendre cette mesure’’, indique-t-on à la DiRIF.

Villeparisis, Le Pin et Mitry-Mory pas convaincues

Qu’en pensent Villeparisis, Le Pin et Mitry-Mory, les trois villes seine-et-marnaises concernées par ce projet ? Elles ont exprimé de vives réserves à l’image de Villeparisis qui a notamment dénoncé un “coût exorbitant de 50 millions d’euros’’ et “des gains de temps de trajet dérisoires’’ (8 minutes estimées pour les véhicules autorisés et seulement 1’30’’ pour les autres). Cette municipalité a également dénoncé “le manque de concertation préalable, l’absence d’arrêt de bus express et l’incapacité du projet à résoudre les problèmes des entreprises locales’’.

Toujours selon Villeparisis, des alternatives existent. Celle-ci suggère notamment une “étude approfondie des besoins des différents usagers de la route, la mise en place de solutions alternatives’’ (aménagement de voies cyclables, développement des transports en commun en site propre et promotion du covoiturage).

Dans ces conditions, Villeparisis enjoint l’État à mettre en œuvre “des politiques de transport plus cohérentes et plus adaptées aux besoins des territoires et des habitants’’. Jean-François Parigi, le président (LR) du Département de Seine-et-Marne, a apporté son soutien aux trois communes ciblées par ce projet.