Par
Théo Zuili
Publié le
7 mai 2025 à 10h45
La tension monte encore d’un cran autour de l’Université Lyon-2. Invité sur Europe 1 ce mercredi 7 mai 2025, le député Les Républicains Laurent Wauquiez a annoncé que la Région Auvergne-Rhône-Alpes cessait immédiatement de financer l’établissement universitaire, en raison de ce qu’il qualifie de « dérives islamo-gauchistes ».
« Je me bats pour qu’on impose une inspection indépendante, pour que nous braquions les projecteurs sur ce qu’il se passe à Lyon-2 », a-t-il déclaré.
Des propos polémiques à l’origine de la décision
Cette déclaration intervient au lendemain de la démission de Willy Beauvallet-Haddad, vice-président de Lyon-2 et maître de conférences. Ce dernier est accusé par plusieurs figures politiques et syndicats étudiants de droite d’avoir tenu des propos favorables au Hezbollah libanais, considéré comme organisation terroriste par l’Union européenne.
Le ministre de l’Enseignement supérieur a signalé à la justice ces propos « qui peuvent relever de l’apologie du terrorisme » attribués à l’universitaire. Il s’agit notamment d’un message Facebook, relayé par le syndicat étudiant UNI. Willy Beauvallet-Haddad y décrit Hassan Nasrallah, ex-chef du Hezbollah, comme une « figure fraternelle ».
Willy Beauvallet-Haddad a nié avoir voulu faire l’apologie du terrorisme, affirmant dans un mail à ses collègues qu’il faisait l’objet d’une « campagne de dénigrement » en lien avec ses prises de position sur la situation au Proche-Orient. Son compte Facebook a depuis été supprimé.
Vidéos : en ce moment sur ActuUne rupture assumée par la Région
Fabrice Pannekoucke, successeur de Laurent Wauquiez à la tête de la Région, a confirmé la suspension des subventions régionales à l’université :
Avec Laurent Wauquiez, nous suspendons toutes les aides de la Région à l’Université Lyon-2, qui s’enfonce dans des dérives inacceptables en cédant aux pressions de l’extrême gauche universitaire. Ces renoncements compromettent gravement le pluralisme et la liberté académiques.
Fabrice Pannekoucke
Président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes
Le montant total des aides concernées n’a pas été précisé.
Un contexte explosif à Lyon-2
Toute cette polémique est partie d’un fait marquant, début avril : un groupe de personnes encagoulées avait interrompu le cours de Fabrice Balanche, spécialiste du Moyen-Orient, en le qualifiant de « raciste » et de « sioniste ».
L’universitaire, connu pour ses prises de position critiques envers une certaine gauche radicale, avait quitté la salle. Une enquête pour « entrave à la fonction d’enseignant » est en cours. « Rien ne justifie que des individus menacent un professeur et l’obligent à interrompre son cours », avait réagi Elisabeth Borne.
Par la suite, la présidente de l’université Isabelle von Bueltzingsloewen a elle-même reçu des menaces de mort, après avoir dénoncé dans une interview autant les pressions de l’ultragauche que les « paroles complotistes » de Fabrice Balanche. Une seconde enquête a été ouverte.
Laurent Wauquiez a exprimé ce mercredi son soutien à Fabrice Balanche, présenté comme un « ami », et s’est félicité de la démission du vice-président controversé.
Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.