Tous deux débutants sur la KTM et dans l’équipe Tech3, Maverick Viñales et Enea Bastianini ne se sont pas adaptés à la même vitesse. L’Espagnol a brillé par la rapidité à laquelle il a pris ses marques, avec un coup d’éclat resté dans les mémoires lorsqu’il a mené le GP du Qatar et passé l’arrivée deuxième avant de rétrograder sous le coup d’une pénalité. C’était le fruit de progrès réalisés dès l’Argentine sur ses réglages, ayant eu pour effet d’améliorer sa confiance au guidon et de le mener vers un pilotage de plus en plus efficace.
De l’autre côté du stand, Enea Bastianini continue à se heurter à des difficultés qu’il juge inchangées. Lui qui se donnait trois ou quatre courses pour être compétitif, il n’y est pas encore. Austin lui a apporté une lueur d’espoir, lorsqu’il s’est dit pour la première fois « en harmonie » avec la RC16, mais les Grands Prix suivants l’ont ramené à sa réalité du moment, celle d’un perpétuel retour au point de départ. Il débute les week-ends dans la douleur avant de connaître des progrès continus jusqu’à la course, mais sans avoir l’impression d’élever son niveau durablement.
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Avec la mise en parallèle de ces deux situations, Hervé Poncharal espère que Bastianini pourra s’inspirer de la dynamique positive lancée par son coéquipier. Un espoir qui n’est pas totalement gratuit, car le patron de l’équipe Tech3 perçoit aussi des signaux encourageants dans la performance de l’Italien et croise les doigts pour un déclic prochain.
« Maverick a signé le deuxième meilleur tour à Doha, derrière Marc Márquez. Enea a été le deuxième pilote KTM le plus rapide dans la course du Qatar, en termes de temps au tour, et il était proche de Maverick de ce point de vue-là », analyse Hervé Poncharal dans une interview pour GPOne.
« Mais Enea a eu des problèmes pour réaliser un tour rapide depuis le début de la saison. Pour le moment, nous ne savons pas encore exactement ce que nous devons lui donner pour l’aider à progresser dans les essais. En course, il a déjà terminé deux fois neuvième et une fois septième. Sur la distance, il s’améliore énormément. »
« Maverick est entré trois fois de suite en Q2, le time attack fonctionne pour lui. Enea a des sensations assez bonnes en course, mais si on part 17e ou 20e, la course est déjà perdue. Désormais, on sait dès le vendredi soir comment va se dérouler le week-end et si Enea n’est pas directement en Q2, on sait qu’il va avoir deux jours difficiles devant lui. »
Hervé Poncharal s’enthousiasme pour les récentes performances de Maverick Viñales.
Photo de : KTM Images
« L’objectif à présent est donc de placer Enea dans le top 10 le vendredi, pour ensuite affronter les deux courses avec de bonnes perspectives. Tous les pilotes vous diront que si vous êtes bien placé en qualifications, la course se déroule d’une manière complètement différente, c’est un tout autre monde. »
« Espérons que les dernières prestations de Maverick boostent aussi Enea mentalement. Le tournant pourrait demander du temps et un peu plus de travail avec son chef mécanicien Alberto Giribuola. Mais souvenons-nous des deux premiers Grands Prix de Maverick : après la Thaïlande et l’Argentine, il n’était pas facile de tirer une conclusion positive de ses performances avec la KTM. Et soudain, il s’est amélioré drastiquement. »
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En dehors de son coéquipier, ce sont aussi les autres pilotes KTM qui sont aujourd’hui dominés par Maverick Viñales. Les gros points perdus à Losail lorsqu’il a été sanctionné lui valent de figurer au dernier rang de ce petit groupe au championnat, cependant Jerez a confirmé ce qu’il avait montré au Qatar puisqu’il s’est qualifié sixième pour la deuxième fois de suite et qu’il a fini le Grand Prix quatrième après une septième place en sprint. À chaque fois, il pilotait la première KTM du classement.
« La performance de Maverick à Doha et à Jerez a montré aux autres pilotes KTM que notre moto a beaucoup de potentiel », observe Hervé Poncharal. « Maverick a été le pilote du week-end à Losail ! Il a montré au monde entier et aux trois autres pilotes qu’il est possible de se battre au sommet avec la RC16. Nous continuons donc à travailler. Les autres pilotes KTM voient désormais qu’il est possible d’obtenir plus qu’un simple top 10. Ils peuvent désormais viser des objectifs plus élevés. »
Dans cet article
Léna Buffa
MotoGP
Maverick Viñales
Enea Bastianini
Tech 3
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