Selon le média britannique The Independent, une lettre ouverte signée par plusieurs dizaines d’artistes demandant qu’Israël et sa chaîne nationale KAN soient exclus a été remise aux organisateurs de l’Union européenne de radio-télévision.

Du 13 au 17 mai, la ville de Bâle, en Suisse, accueille la 68e édition de l’Eurovision un an après la victoire du titre The Code interprété par Nemo. Parmi les 37 pays en compétition, la participation d’Israël est une nouvelle fois sujette à débat. Il y a un an, en Suède, le concours international de la chanson s’était déroulé dans un climat plus que houleux. De nombreux artistes et associations scandinaves avaient appelé à l’exclusion d’Israël tandis que des milliers de manifestants avaient défilé dans les rues de Malmö.

À chaque passage sur scène, la jeune chanteuse israélienne Eden Golan avait dû se produire sous les huées d’une partie du public. « Je ne m’entendais pas moi-même, j’ai chanté en mode pilote automatique, avait-elle raconté à The Hollywood Reporter . J’ai vu de la haine, c’est quelque chose qu’on ne peut pas totalement ignorer même si on m’a tenue le plus possible à l’écart. » Au classement général, Israël avait fini à la cinquième place avec 323 points obtenus (sur 376) grâce aux télévotes.

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L’exemple de la Russie

Dans un contexte géopolitique toujours aussi lourd depuis l’attaque terroriste du 7 octobre 2023, la participation d’Israël à l’Eurovision est pointée du doigt. The Independent a révélé mardi que 72 anciens participants du concours ont cosigné une lettre adressée à l’UER demandant l’exclusion d’Israël et de sa chaîne nationale KAN. Les signataires estiment que cette dernière est « complice du génocide israélien contre les Palestiniens de Gaza et du régime d’apartheid et d’occupation militaire qui dure depuis des décennies contre l’ensemble du peuple palestinien ».

« Nous croyons au pouvoir unificateur de la musique, c’est pourquoi nous refusons que la musique soit utilisée comme un outil pour blanchir les crimes contre l’humanité, poursuivent-ils. L’année dernière, nous avons été consternés que l’UER ait autorisé Israël à participer à la diffusion en direct du génocide de Gaza. Le résultat a été désastreux. »

Et de conclure : « En continuant à mettre en avant la représentation de l’État israélien, l’UER normalise et blanchit ses crimes. L’UER a déjà démontré sa capacité à prendre des mesures, comme en 2022, lorsqu’elle a exclu la Russie de la compétition . Nous n’acceptons pas ce deux poids, deux mesures à l’égard d’Israël. Nous sommes solidaires des candidats de cette année et condamnons le refus répété de l’UER d’assumer ses responsabilités ».

Trois anciens représentants de la France à l’Eurovision ont soutenu cette lettre : La Zarra, présente en 2023, Jessy Matador (2010) et Marie Line (1998). Cette année, Israël sera représenté par la jeune chanteuse de 24 ans Yuval Raphael, une des survivantes des attaques du 7 octobre 2023 du Hamas au festival de musique Nova. Elle chantera le titre New Day Will Rise.

Israël à l’Eurovision

Israël participe au concours international de la chanson depuis 1973 et compte quatre victoires en 46 participations. En 1978, Izhar Cohen & The Alphabeta s’étaient imposés avec le titre A-Ba-Ni-Bi puis, en 1979, Gali Atari & Milk and Honey avec Hallelujah. En 1998, Dana International avait brillé avec la chanson intitulée Diva tout comme Netta Barzilai en 2018 avec Toy. En 52 ans, Israël s’est absenté à quatre reprises de l’Eurovision : en 1980, 1984 et 1997 en raison de la fête nationale qui se déroulait au même moment. Et en 1994 en raison de sa non-qualification.

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