Des chow-chow, chihuahua et pinscher, souvent croisés, attachés ou enfermés, parasités et souffrant souvent de conjonctivites « mais pas trop maigres ». Des chiennes en gestation, une autre venant juste de mettre bas dans des conditions insalubres… Après des mois d’enquêtes aux côtés des associations Urgence pour les Animaux 06 (UPA 06) et la Tribu du Fourmilier, les policiers nationaux et municipaux ont mis fin à un trafic de chiens et de chiots ce lundi dans un campement sauvage installé sur une parcelle privée au nord de Nice (Alpes-Maritimes).

Au total, 19 bêtes ont été saisies. Les occupants, des Roms d’origine bulgare, s’en servaient pour faire la manche et les vendre à la sauvette « dès qu’ils en avaient l’occasion », souligne Marine de l’UPA 06, dans le centre-ville. Plus glauque encore, ces animaux, pouvant être cédés entre 150 et 400 euros, ont été régulièrement drogués affirment plusieurs sources.

Des analyses en cours sur les animaux saisis

« En enquêtant, nous sommes tombés sur une vente à une particulière. Nous avons pu récupérer la petite chienne et l’avons fait analyser. Son sang comportait de l’ibuprofène et du kétoprofène (des anti-inflammatoires) qui servaient probablement à les rendre plus calmes. Il y avait aussi de la caféine. On soupçonne qu’ils s’en servaient comme une sorte d’antidote pour les réveiller », détaille la bénévole.

« Une autre acheteuse nous a dit que son chien avait dormi quatre jours quand elle l’a récupéré », ajoute-t-elle. La présence de plastique et de caoutchouc, également retrouvée dans le sang, n’est en revanche pour l’heure pas expliquée tandis que de nouvelles analyses sont en cours sur des animaux saisis lundi. Douze personnes ont été évacuées du camp qui a été démonté après une procédure lancée par la mairie. Plusieurs suspects potentiellement impliqués dans ce trafic auraient quitté la France. Des plaintes ont été déposées.