En pleine crise diplomatique entre la France et l’Algérie, le député socialiste de Marseille Laurent Lhardit, président du groupe d’amitié France-Algérie à l’Assemblée nationale, et une trentaine d’autres parlementaires français se rendent à Alger ce jeudi 8 mai. La délégation participera à la commémoration des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata, réprimés à la suite de soulèvements nationalistes le 8 mai 1945, alors que l’Algérie était encore un département français.

S’il se dit « solidaire de la diplomatie française », le député socialiste marseillais entend « poursuivre et soutenir le travail de mémoire entre la France et l’Algérie » et « mieux éclairer les relations entre les deux pays sur les échanges économiques et commerciaux, la coopération militaire ou anti-terroriste ». Un positionnement partagé par plusieurs de ses collègues, comme la députée écologiste des Hauts-de-Seine Sabrina Sebaihi ou le sénateur du Lot Raphaël Daubet, qui sont également du voyage.

En mai 2024, Laurent Lhardit, à l’époque adjoint au maire chargé du tourisme, avait déjà fait partie de la délégation marseillaise partie à Alger. Le contexte est cette fois différent, notamment au regard de la détention de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal par le régime du président Abdelmadjid Tebboune depuis novembre 2024. « Je ne sais pas si nous allons en parler mais j’ai du mal à imaginer que la question ne soit pas posée », précise Laurent Lhardit, qui réfute toute idée de « diplomatie parallèle ».

Polémique sur la commémoration à Marseille

La commémoration de ces massacres survenus de l’autre côté de la Méditerranée a suscité, ce mercredi 7 mai, une polémique à Marseille. Le groupe d’opposition municipal Une Volonté pour Marseille a critiqué l’organisation par la Ville de Marseille d’une cérémonie en souvenir des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata, ce jeudi 8 mai, devant la porte d’Aix.