En Allemagne, Alexander Dobrindt, le nouveau ministre de l’Intérieur, a ordonné mercredi le refoulement systématique des demandeurs d’asile dépourvus de documents valides aux frontières allemandes. Seuls les « groupes vulnérables, comme les enfants et les femmes enceintes », continueront d’être admis, a-t-il précisé lors d’une déclaration à Berlin. La Suisse a regretté que « l’Allemagne ait pris ces mesures sans consultation », a écrit sur le réseau social X, le ministère fédéral de la Justice et de la police suisse.

Cette décision marque une rupture nette avec la politique d’accueil en vigueur depuis 2015, en pleine crise migratoire, lorsque plus d’un million de réfugiés – principalement syriens et afghans – avaient trouvé asile en Allemagne. A l’époque, une directive ministérielle autorisait les forces fédérales à laisser entrer les personnes sans papiers ni demande d’asile formelle.

« Réduire l’immigration clandestine »

Alexander Dobrindt a annulé ce texte dès son arrivée au ministère, affirmant vouloir « réduire l’immigration clandestine » et restaurer un « contrôle effectif » des frontières extérieures du pays. Cette mesure était attendue : Friedrich Merz, devenu chancelier mardi, avait fait de la lutte contre l’immigration illégale un pilier de sa campagne, après une série d’attaques impliquant des étrangers qui avaient ravivé les tensions politiques.

Notre dossier sur l’Allemagne

Entre octobre 2023 et début mai 2025, plus de 53.000 refoulements ont déjà été effectués, selon les chiffres de Nancy Faeser, ex-ministre sociale-démocrate de l’Intérieur. L’entrée en vigueur de cette nouvelle politique laisse présager un durcissement encore plus net dans les prochains mois.