Après les jeunes ukrainiens qui ont conquis le cœur des Québécois lors de leur participation au Tournoi international de hockey pee-wee en 2023, c’est maintenant au tour d’une équipe féminine de volleyball de goûter à l’hospitalité de la région de Québec.

Instigateur du projet, Émile Lapierre a retenu les services d’Olivier Hubert-Benoît qui a joué comme en 2023 un rôle important dans la venue des Ukrainiennes. «En février 2022 peu de temps après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, on avait remis les revenus d’un match local à la communauté ukrainienne de la région de Québec, a raconté le président du Rouge et Or de l’Université Laval. Nous avons décidé d’aller plus loin. Dans ce genre d’initiative, on pense souvent aux garçons, mais nous avons décidé de privilégier le sport féminin et le volleyball qui est très populaire chez-nous. C’est le plus beau projet de ma vie.»

Une semaine de répit pour de jeunes ukrainiennes en visite à Québec pour un tournoi de volleyball

Stevens LeBlanc/JOURNAL DE QUEBEC

Travail de longue haleine

Lapierre et ses acolytes travaillent sur le projet depuis un an. Famille d’accueil en compagnie de sa conjointe d’un jeune ukrainien qui étudie à St.Pat’s depuis deux ans et joue au hockey, Hubert-Benoît n’a pas été difficile à convaincre lorsque Lapierre l’a contacté pour profiter de ses lumières.

«C’est du pur bonheur d’amener ces jeunes filles à Québec pour la Classique de volleyball, a-t-il exprimé. Tu ne rates pas une occasion comme ça. Je remercie Émile qui a crû en moi. Ce fut merveilleux de les accueillir à l’aéroport de Montréal samedi soir.»

«Le processus d’obtention des visas n’a pas été simple et s’est étiré sur plus de six mois, de poursuivre Hubert-Benoît. On les a finalement obtenus il y a trois semaines. J’étais stressé de ne pas atteindre notre objectif. Avant les élections, il y a eu des pressions politiques auprès des députés fédéraux de la région.»

Un rêve qui devient réalité

Au départ, les joueuses du club de Poltava, une ville de près de 300 000 habitants située à 340 kilomètres de la capitale Kiev, peinaient à croire ce qui leur arrivait. La sélection du club s’est faite par le biais de la fédération ukrainienne de volleyball.

«Au départ, les filles n’y croyaient pas vraiment, a raconté Hubert-Benoît. J’étais seul au début à discuter avec le club et j’ai rapidement réalisé que tous les intervenants devaient participer. Quand nous avons débuté les rencontres virtuelles où les filles pouvaient voir la face de tout le monde, elles ont commencé à y croire. C’est devenu bien réel quand elles ont dû se rendre à Kiev pour mettre à jour leur passeport.»

Parce que Poltava est située plus près des frontières russes que la capitale, le voyage a été plus compliqué. Après avoir contourné les zones de combat, l’autocar a atteint Bucarest, la capitale de la Roumanie, où un vol les attendait pour Montréal.

«Le voyage a été très long, mais nous sommes finalement arrivées en vertu des efforts de tout le monde, a souligné l’attaquante Karolina Antonets. On se croirait dans un film. On est contente d’être ici.»

«C’est comme un rêve que notre club ait été choisi, d’ajouter Antonets dans un bon anglais. On n’y croyait pas au début. Québec est une ville ancienne et on aime la nourriture. Il n’y a pas de gymnase comme ça chez-nous.»

Les filles, leur entraîneure et la traductrice logent dans les résidences de l’Université Laval. Elles comptent sur une nounou qui veille sur elles constamment.

«Les filles sont tellement reconnaissantes de tout ce qu’on fait pour elles, a souligné Andréa Labonté qui s’assure que les visiteuses ne manquent de rien. Les filles ont été très impressionnées par les centres d’achat et elles veulent y retourner. On s’attache rapidement et j’ai demandé à mon père si on ne pouvait pas toutes les adopter.»