Par

Bernard Peyré

Publié le

6 avr. 2025 à 7h45

Une première chirurgicale s’est déroulée le 20 mars 2025 au bloc opératoire du centre hospitalier Sud-Gironde à Langon (Gironde). Le docteur Hélène Tissot, gynécologue obstétricien et cheffe de Pôle, a utilisé une nouvelle technique de cœlioscopie par voie naturelle (et donc sans cicatrice), le vNOTES. Elle a été formée à cette technique par le professeur Aslam Mansoor, gynécologue au centre hospitalier d’Issoire (Puy-de-Dôme) et promoteur de la conception, et le docteur Rachel Briones par l’équipe de Rouen (Seine-Maritime). Le docteur Marie Stal est inscrite également pour bénéficier de la formation.

Cette technique, le vNOTES, s’adresse à des patientes qui ont le souhait d’une stérilisation tubaire ou atteintes de pathologies des annexes (ovaires et trompes) ou bien encore pour des hystérectomies.

On a développé une technique moderne pour réduire le temps d’opération.

Dr Hélène Tissot Gynécologue

Les deux premières patientes ont été hospitalisées en ambulatoire (en journée) et sont sorties après des suites simples à leur domicile dans l’après-midi.

Le Dr Hélène Tissot, Dr Aslam Mansoor et Dr Rachel Briones.
Les Dr Hélène Tissot, Dr Aslam Mansoor et Dr Rachel Briones. ©CH Sud-Gironde

« On a développé une technique moderne pour réduire le temps d’opération, explique le docteur Hélène Tissot. C’est le même principe que la cœlioscopie. Au lieu d’intervenir par l’abdomen, qui n’est pas une voie naturelle, on opère par voie vaginale. Une petite incision est effectuée derrière l’utérus. On place la caméra et on opère, soit les annexes (ovaires et trompes), dans le cas de kystes ovariens par exemple, soit pour retirer l’utérus. Nous sommes fières de pouvoir offrir cette technique aux patientes du Sud-Gironde. »

Réduit les douleurs post-opératoires

L’avantage de cette technique est de pouvoir réduire les douleurs post-opératoires. Elle combine ainsi les avantages de la chirurgie vaginale et de la chirurgie cœlioscopique.

Cette technique mini-invasive permet la réalisation de :

  • Salpingectomie
  • Annexectomie
  • Drilling ovarien (opération chirurgicale pratiquée pour le traitement de l’infertilité liée au syndrome des ovaires polykystiques ; on perfore l’ovaire pour aider à mieux ovuler)
  • Kystectomie ovarienne
  • Hystérectomie (chirurgie pratiquée pour enlever l’utérus et d’autres organes au même moment : le col de l’utérus, les ovaires, les trompes de Fallope, les ganglions lymphatiques et des parties du vagin)

Les Dr Hélène Tissot et Dr Rachel Briones au bloc opératoire de l'hôpital de Langon (Gironde).
Les Dr Hélène Tissot et Dr Rachel Briones au bloc opératoire de l’hôpital de Langon (Gironde). ©CH Sud-Gironde

« Par rapport à la cœlioscopie abdominale, complète le docteur Tissot, les avantages sont : l’absence de cicatrice cutanée, la récupération post-opératoire plus rapide, la diminution des douleurs, l’augmentation du taux de chirurgie ambulatoire. »

Cela permet d’hospitaliser en ambulatoire davantage de patientes en courte durée.

Qu’est-ce que la chirurgie vNOTES?

La chirurgie vNOTES (Vaginal Natural Orifice Transluminal Surgery) est une avancée chirurgicale développée depuis les années 2010-2020.

« Elle combine les avantages de la chirurgie par cœlioscopie (vision optimale des structures anatomiques), avec les avantages de la chirurgie vaginale (absence de cicatrice visible, diminution des douleurs post opératoires, diminution du temps de récupération, plus faible consommation de traitements anti-douleur en post opératoire) », explique le Dr Jean-Baptiste Thoumas au centre hospitalier du Belvédère à Mont-Saint-Aignan (Seine-Maritime ; site : ch-beleveder.fr).

« Sa principale indication est l’hystérectomie (ablation de l’utérus), plus ou moins associée à l’ablation des trompes et des ovaires. Elle n’est pas utilisée pour soigner les cancers. »

L’intervention : « Elle est réalisée sous anesthésie générale. Le chirurgien réalise une incision dans le vagin, autour de l’utérus, et insère un dispositif spécialement développé pour pouvoir gonfler le ventre avec du gaz carbonique et créer l’espace pour opérer. La pression de gaz nécessaire est moindre que pour la chirurgie par cœlioscopie classique, permettant de diminuer la douleur post opératoire. L’utérus et les trompes sont libérés et sont extraits par les voies naturelles. Les ovaires peuvent êtres retirés si vous êtes ménopausées. Le gaz est alors retiré et le vagin refermé. »

Une dizaine de patientes inscrites

« Je suis de l’ancienne génération en gynécologie, poursuit le docteur Tissot. On a une vision soit par l’abdomen, soit par voie naturelle. J’opère déjà par voie naturelle. Je fais des interventions par voie vaginale et par cœlioscopie. Cette nouvelle technique vNOTES combine les deux. Pour une patiente en surcharge pondérale, c’est une meilleure solution. »

Les deux patientes étaient en ambulatoire et sont rentrées ensuite à leur domicile.

Dr Hélène Tissot Gynécologue

Le 20 mars, les docteurs Tissot et Briones ont opéré ensemble les deux première patientes sud-girondines.

« Cela s’est bien passé, complète le docteur Tissot. Elles étaient en ambulatoire et sont rentrées ensuite à leurs domiciles. Une dizaine de patientes sont déjà inscrites pour faire cette technique. Elle a le vent en poupe chez les chirurgiens gynécologues. »

L’autre avantage pour le centre hospitalier Sud-Gironde est que les chirurgiens n’ont pas besoin de nouveau matériel spécifique. « Nous avons le matériel de cœlioscopie, la caméra, les pinces. Nous devons avoir le GelPOINT® V-Path à usage unique. »

Les pathologies traitées au centre hospitalier Sud-Gironde

Le centre hospitalier Sud-Gironde Langon-La Réole traite différente pathologies : infertilité, endométriose, cancérologie, obstétrique, chirurgie gynécologique (toutes les chirurgies de base et fonctionnelles), incontinence urinaire. 

Le centre hospitalier d’Issoire, près de Clermont-Ferrand, où exerce le professeur Aslam Mansoor, est pionnier en matière de cœlioscopie. Il a formé de nombreux chirurgiens.

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« Tout ce qui permet de réduire le temps d’hospitalisation est prôné par les instances de santé publique, ajoute le docteur Tissot. Cette technique nouvelle et moderne est désormais proposée aux patientes dans l’hôpital de proximité qu’est le centre hospitalier Sud-Gironde. »

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